Berlin a annoncé mercredi que les contrôles policiers allaient être renforcés à ses frontières avec la Pologne et la République Tchèque. L’objectif est « d’exercer une pression maximale dans la recherche des passeurs » et de « protéger les personnes qui traversent souvent clandestinement les frontières, sans eau et presque sans air », a indiqué la ministre allemande de l’Intérieur.
Face à la hausse des demandes d’asile dans le pays, l’Allemagne a annoncé mercredi 27 septembre le renforcement de ses contrôles à la frontière avec la Pologne et la République Tchèque pour lutter contre les arrivées irrégulières de migrants.
Ce renforcement prendra la forme de contrôles de police « flexibles et mobiles dans des lieux changeants » qui entreront en vigueur « cette semaine », a déclaré la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser à la presse. L’objectif est « d’exercer une pression maximale dans la recherche des passeurs » et de « protéger les personnes qui traversent souvent clandestinement les frontières, sans eau et presque sans air », a-t-elle fait valoir.
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La ministre n’a toutefois pas annoncé de contrôles fixes comme le réclament les conservateurs de la CDU, principal parti d’opposition, une mesure exceptionnelle sur le territoire de l’Union européenne dont Bruxelles doit être avisé. « Mais je n’exclus pas la possibilité que nous le fassions plus tard », si les contrôles supplémentaires « ne fonctionnent pas », a-t-elle prévenu.
Entre les cris d’alarme des collectivités débordées et les controverses avec l’Italie, l’immigration est redevenue en septembre un sujet brûlant en Allemagne, forçant la coalition gouvernementale de centre-gauche à réagir.
Hausse des arrivées et des demandes d’asile
L’accueil des réfugiés est aussi revenu au centre des débats avec la forte poussée du parti d’extrême droite allemand AfD, dont les intentions de vote atteignent des records.
La police fédérale a recensé environ 71 000 entrées illégales cette année dans le pays, précise le ministère dans un communiqué, soit une augmentation de près de 60 % par rapport à la même période l’an passé. « Les principaux pays d’origine sont la Syrie, l’Afghanistan, la Turquie et l’Irak », ajoute la même source. Les demandes d’asile ont, quant à elles, augmenté de 77 % par rapport à 2022 (204 000 contre 115 000), selon les statistiques officielles.
Jusqu’ici, les seuls points de contrôle fixes pour entrer en Allemagne se trouvent à la frontière autrichienne, un héritage de la crise migratoire de 2015-2016 lorsque la première économie européenne avait accueilli plus d’un million de réfugiés.
« Mieux protéger les frontières »
Alors que les relations avec Rome se sont récemment tendues autour de la question migratoire, Nancy Faeser a appelé les pays se situant aux frontières extérieures de l’Europe, dont l’Italie, à « mieux protéger les frontières » et à « y appliquer les procédures » prévues par Bruxelles.
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Sans cette bonne coopération, « alors les frontières ouvertes au sein de l’UE sont en danger », a prévenu Nancy Faeser.
L’Allemagne n’est pas le seul pays de l’UE à renforcer ses frontières. Mardi, Varsovie a annoncé l’instauration de contrôles aux frontières sur les véhicules arrivant de Slovaquie, un autre membre de l’Union européenne. « J’ai chargé le ministre de l’Intérieur d’introduire des contrôles sur les minibus, camionnettes, voitures, bus où il y a une suspicion de présence d’immigrés illégaux » », a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki en pleine campagne électorale.
Sources : https://www.infomigrants.net/