La Pologne, l’Autriche et la République tchèque ont annoncé qu’elles allaient introduire dès mardi à minuit des contrôles à leurs frontières avec la Slovaquie. Ces trois États tentent ainsi d’endiguer une immigration irrégulière croissante.
Le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Kaminski, a déclaré mardi 3 octobre devant la presse la réintroduction des contrôles à la frontière avec la Slovaquie « à partir de minuit ». Le responsable politique a également précisé que son pays travaillait « en coordination avec ses voisins », la République tchèque fera de même.
L’Autriche où les arrivées sont en baisse depuis le début de l’année, leur a également emboîté le pas. Dans une déclaration transmise à l’AFP, le gouvernement a fait état d’un renforcement de contrôles déjà existants, cette fois directement à la frontière et non dans les zones alentour, à 11 postes différents.
« Nous devons contrôler efficacement avant que les passeurs ne changent d’itinéraire », a déclaré le ministre de l’Intérieur conservateur Gerhard Karner.
Dans les trois États, les contrôles devraient durer 10 jours dans un premier temps.
« La migration nécessite une solution européenne aux frontières extérieures »
Le Premier ministre tchèque a justifié cette décision par une augmentation du « nombre de migrants illégaux dans l’Union européenne ». « Nous ne prenons pas cela à la légère », a affirmé Petr Fiali sur X (ex-Twitter).
Son homologue slovaque, Ludivit Odor, a indiqué dans un communiqué que la Slovaquie répondrait mercredi à l’initiative de ses voisins, tout en estimant que la question de « la migration nécessite une solution européenne aux frontières extérieures ». Bratislava a constaté cette hausse du nombre de migrants, pour la plupart venus de Serbie, via la Hongrie.
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Au cours des huit premiers mois de 2023, la Slovaquie a détecté environ 24 500 exilés entrés illégalement sur son territoire, contre près de 10 900 sur l’ensemble de l’année 2022 et quelques centaines par an auparavant, selon la police slovaque.
Son chef, Stefan Hamran, a expliqué que la grande majorité d’entre eux se présentaient comme des Syriens qui, en vertu des règles internationales, ne peuvent être détenus ou expulsés, et continuent donc leur route vers l’Europe occidentale.
Robert Fico, dont le parti Smer-SD a remporté les élections législatives en Slovaquie samedi et qui a été désigné Premier ministre lundi, avait promis d’introduire des contrôles immédiats à la frontière hongroise. « Nous devrons recourir à la force pour résoudre le problème des migrants », a-t-il insisté.
L’Allemagne renforce aussi ses contrôles aux frontières
La République tchèque, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie forment le groupe dit de Visegrad (V4), composé d’anciens pays communistes d’Europe centrale membres de l’UE et de l’Otan. Lors de l’important afflux de migrants en 2015, le V4 s’était opposé aux quotas de redistribution des migrants proposés par l’Union européenne (UE).
La Pologne et la République tchèque ne sont pas les premiers pays à prendre de telles mesures pour tenter de contenir les arrivées d’exilés. La semaine dernière, l’Allemagne a annoncé le renforcement de ses contrôles aux frontières avec la Pologne et la République tchèque afin de lutter contre l’augmentation de l’immigration irrégulière.
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La ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a récemment évoqué la possibilité de mettre en place des points de contrôle fixes aux frontières avec ces deux pays, une mesure déjà en vigueur le long de la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche.
Tous ces pays sont membres de l’UE et de l’espace Schengen. La réintroduction des contrôles frontaliers dans l’espace Schengen n’est autorisée que dans des circonstances exceptionnelles et doit être notifiée à Bruxelles avant sa mise en œuvre.
Sources : https://www.infomigrants.net/