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Un passeur, qui faisait transiter des migrants du Portugal vers la France, condamné à huit mois de prison

Un jeune Indien de 26 ans a été condamné lundi à huit mois de prison ferme par le tribunal de Bayonne, dans le sud-ouest de la France. Il avait été arrêté près de la frontière franco-espagnole avec 12 migrants indo-pakistanais à bord de son véhicule, en provenance du Portugal.

Un Indien de 26 ans a été jugé lundi 13 novembre par le tribunal de Bayonne, pour avoir fait entrer illégalement des personnes en situation irrégulière sur le sol français. La justice l’a condamné à huit mois de prison ferme. L’homme est également visé par une Interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) d’une durée de cinq ans, indique France Bleu Pays Basque.

Au tribunal, son avocat avait plaidé l’état de faiblesse de l’accusé. « Un simple pion », selon Me Nicolas Pulido, cité par la radio locale.

L’affaire a débuté quelques jours plus tôt. Samedi vers 9h, un chauffeur est interpellé au péage de Biriatou, à la frontière franco-espagnole. À l’intérieur de la camionnette, les policiers découvrent 12 personnes : des migrants d’origine indo-pakistanaise venus du Portugal.

Les passages à la frontière franco-espagnoles sont controlés par la Police aux frontières (archives). Crédit : InfoMigrants
Les passages à la frontière franco-espagnoles sont controlés par la Police aux frontières (archives). Crédit : InfoMigrants

Le conducteur est interpellé et placé en garde à vue. Les exilés sont, quant à eux, reconduits à la frontière. Ils ont affirmé à la police avoir payé 380 euros pour un trajet allant de Lisbonne, au Portugal, à la région parisienne.

« Un réseau lucratif », selon le procureur de la République, qui avait requis un an d’emprisonnement à l’encontre de l’accusé.

Démantèlement d’un autre réseau entre le Portugal et la France

En juillet dernier, un autre réseau de passeurs qui opérait également depuis le Portugal vers la France avait été démantelé à Lisbonne. Après un an et demi d’enquête commune du Pays Basque au Portugal, les policiers portugais avaient interpellé 110 personnes en situation irrégulière et six « cerveaux » de l’organisation.

L’enquête avait commencé à Hendaye, ville française située à la frontière espagnole, en octobre 2021. La police avait intercepté 18 véhicules et 138 migrants indiens et pakistanais. « Les passeurs sont jugés en comparution immédiate au palais de justice de Bayonne mais en parallèle, les enquêteurs alimentent un dossier plus vaste », avait à l’époque précisé le procureur de la République de Bayonne.

>> À (re)lire : Pays basque : 11 membres d’un réseau de passeurs, actif entre le Portugal et la France, condamnés à de la prison ferme

Début 2023, une investigation commune avait été créée avec les forces portugaises, sous l’égide d’Eurojust, l’organe de coopération judiciaire européen. Les enquêteurs identifient les chefs du réseau et découvrent leur mode opératoire : depuis plusieurs années, les trafiquants vendaient des « packs » de faux papiers à des exilés, moyennant 10 000 euros par personne. Ces documents leur permettaient ensuite de déposer une demande de naturalisation au Portugal. Cinq ans plus tard, ils obtenaient la naturalisation portugaise, et pouvaient ainsi circuler librement dans l’Union européenne.

De nombreuses organisations sont actives du Portugal vers la France, mais aussi vers la Belgique. Au début de cette année, deux passeurs indiens ont été condamnés à 10 mois de prison par le tribunal de Bayonne. « Maillons d’une chaîne de traite », ils avaient transporté plus de 320 personnes en situation irrégulière du Portugal jusqu’en Belgique entre septembre et décembre 2022. À raison de 300 euros le voyage pour chaque passager, le gain évalué s’élevait à près de 100 000 euros.

Sources : https://www.infomigrants.net/

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