France : deux corps sans vie découverts sur des plages dans le Nord et dans la Somme
Un corps a été découvert mercredi le long du littoral à Quend, dans la Somme, tandis qu’un autre a été retrouvé dimanche sur la plage de Marck dans le Pas-de-Calais. Ces découvertes macabres portent à 14 le nombre de cadavres récupérés en mer ou sur le littoral du nord de la France depuis le 30 octobre.
Toujours et encore, la Manche continue de rejeter des cadavres. Mercredi 20 novembre, un cadavre a été découvert par un promeneur sur une plage, près de la base nautique de Quend, dans la Somme, dans un état très détérioré après plusieurs jours passés dans l’eau, rapporte La Voix du Nord. Une enquête « va être diligentée pour préciser l’origine et les circonstances » de ce décès, précise la préfecture.
Dimanche 17 novembre, une autre dépouille avait été retrouvée sur une plage de Marck, près de Calais. Ce corps, était lui aussi, « très altéré » et aucune identification immédiate n’a été possible, indique le parquet de Boulogne-sur-Mer à l’AFP.
Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Calais. Elle aura pour objet « de déterminer dans la mesure du possible les causes du décès » et « d’identifier cette personne » afin d’établir s’il s’agissait d’un migrant et « si elle peut être rattachée à un naufrage ».
La découverte de ces corps porte à 14 le nombre de cadavres récupérés en mer ou sur les côtes du nord de la France depuis la fin octobre, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles. Rien que la semaine dernière, trois dépouilles ont été retrouvées sur le littoral du Pas-de-Calais en l’espace de 48 heures.
Des drames à répétition dans la Manche
Les naufrages de migrants tentant la traversée pour rejoindre l’Angleterre continuent de s’enchaîner. L’un de ces naufrages, le 23 octobre dernier, a officiellement fait trois morts, mais aussi un nombre potentiellement élevé de disparus : des associations ont recensé une dizaine de personnes manquant à l’appel après ce drame.
C’est aussi ce que relève Osama Ahmed, un rescapé syrien de 20 ans dont le témoignage a été recueilli par InfoMigrants et dont le père figure parmi les disparus. « C’était la nuit, je ne voyais rien autour de moi. Une fois secouru, j’ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillé, mon père n’était pas là. J’ai interrogé tout le monde : les hôpitaux, commissariats, associations mais personne ne l’avait vu », a-t-il témoigné.
Le 30 octobre, un autre naufrage a coûté la vie à quatre personnes selon les autorités, mais le bilan pourrait être, là aussi, plus élevé. Chawiche*, un Irakien de 25 ans, a par exemple rapporté à InfoMigrants qu’il avait perdu son ami Abbas en tentant de monter dans le canot en partance vers l’Angleterre. « J’étais avec Abbas. L’eau était froide, et je suis entré tel quel, habillé, sans rien d’autre. Les passeurs ne nous donnent pas de gilets de sauvetage. J’ai avancé dans l’eau, et très vite, j’ai été submergé. J’ai perdu de vue mon ami en quelques secondes seulement », a confié Chawiche, sans nouvelles d’Abbas depuis.
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Ces drames à répétition font de l’année 2024 la plus coûteuse en vies humaines depuis l’apparition en 2018 du phénomène des traversées de la Manche sur de petites embarcations, appelées « small boats ». Depuis janvier, au moins 70 candidats à l’exil ont péri dans la zone maritime, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Sans compter les disparus.
Sources: infomigrants.net