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Portugal : le Parlement adopte une loi qui durcit les conditions d’entrée dans le pays

Le Parlement portugais a adopté mardi, avec les voix du camp gouvernemental et de l’extrême droite, une réforme de sa loi sur l’immigration qui durcit les conditions d’entrée dans le pays, notamment l’accès au regroupement familial.

Une semaine après sa présentation par le gouvernement, la réforme de la loi sur l’immigration a été adoptée mardi 30 septembre par le Parlement portugais, avec les voix du camp gouvernemental et de l’extrême droite.

Le texte est une version amendée de celui voté en juillet dernier, qui s’était heurté à un véto présidentiel en raison des objections soulevées par la Cour constitutionnelle concernant les dispositions sur le regroupement familial.

Lors du débat précédant le vote, le porte-parole du gouvernement, Antonio Leitao Amaro, a défendu la réforme en affirmant que « le temps d’une immigration irresponsable est terminé », tout en soulignant la nécessité de « contrôler et réguler les flux pour pouvoir intégrer avec humanisme ».

Durcissement du regroupement familial

La nouvelle loi maintient un délai minimum de deux ans de résidence légale avant de pouvoir demander un regroupement familial, comme stipulait l’ancien texte. Toutefois, la dernière version de cette réforme prévoit des exceptions permettant de raccourcir ce délai, notamment pour les couples mariés, voire de le supprimer lorsqu’il s’agit d’enfants mineurs.

La disposition réservant les visas de recherche d’emploi aux travailleurs hautement qualifiés est maintenue, ainsi que celle qui met fin à la possibilité pour les Brésiliens, le plus important contingent immigré, de régulariser leur situation après leur arrivée au Portugal avec un visa touristique.

Le paquet de mesures voté en juillet prévoyait également la création d’une nouvelle unité au sein de la police nationale, chargée de lutter contre l’immigration illégale et d’organiser les expulsions. Cette disposition est entrée en vigueur.

En revanche, un troisième volet de cette réforme portant sur les conditions d’accès à la nationalité portugaise reste toujours en discussion.

Une réforme « urgente, nécessaire et importante »

« Ceci n’est pas la loi initiale que nous avions proposée, mais elle poursuit l’objectif de réguler l’immigration de façon humaniste », avait déclaré la semaine dernière en conférence de presse le ministre et porte-parole du gouvernement, Antonio Leitao Amaro, en estimant que cette réforme était « urgente, nécessaire et importante ». « Il faut des règles et un contrôle. C’est important pour le Portugal, pour les Portugais, mais aussi pour que les citoyens étrangers et les immigrants soient accueillis dignement ».

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Arrivé au pouvoir en avril 2024, le gouvernement minoritaire de droite de Luis Montenegro a décidé de durcir la politique migratoire. L’an dernier, l’exécutif avait déjà abrogé une disposition qui permettait à tous les immigrés de demander leur régularisation en prouvant qu’ils travaillaient depuis au moins un an et cotisaient à la sécurité sociale, même s’ils étaient entrés sur le territoire avec un visa touristique.

Fin 2024, le nombre d’étrangers établis au Portugal a dépassé 1,5 million, soit environ 15% de la population totale et près de quatre fois plus qu’en 2017.

Longtemps pays d’accueil, le Portugal bénéficiait d’une politique migratoire parmi les plus ouvertes d’Europe. Pendant de nombreuses années, les migrants pouvaient obtenir un statut légal en travaillant, en créant une entreprise ou en étant freelance, qu’ils soient entrés de manière régulière ou non dans le pays. La loi adoptée en 2018 par l’ancien gouvernement socialiste qui permettait aux immigrés de demander une régulation s’ils prouvent avoir travaillé depuis au moins un an en cotisant pour la sécurité sociale, a ainsi été abrogée en juin 2024.

Sources: infomigrants

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