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Mer Méditerranée : « Sauvetage dramatique » de 41 migrants, deux morts et sept disparus

Le navire de l’ONG SOS Humanity a procédé vendredi à un « sauvetage dramatique » en Méditerranée centrale : alors que 41 migrants ont été secourus, deux personnes sont mortes en arrivant sur le bateau humanitaire. Selon les survivants, sept exilés sont morts noyés lors de cette même traversée.

Vendredi 3 octobre, le navire Humanity 1 a effectué un « sauvetage dramatique » en mer Méditerranée quelques heures seulement après son arrivée dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone), a indiqué le lendemain sur X l’ONG SOS Humanity, qui affrète le bateau. Lors de cette opération, 41 migrants « en détresse en mer » ont pu être secourus par les humanitaires. Ces exilés venaient de passer « plus de quatre jours à bord d’un canot pneumatique surchargé », précise l’ONG.

Deux personnes sont par ailleurs « décédées malgré les interventions médicales déployées à bord ». Et d’après les survivants, sept exilés ont péri noyés lors de cette traversée. En raison du mauvais temps, cinq personnes ont été transférées sur un bateau des gardes-côtes italiens et ont été emmenées à Lampedusa.

Les autres ont débarqué dimanche en Sicile. Dans un premier temps, les autorités italiennes avaient assigné le port de Bari (dans les Pouilles) au Humanity 1, à plus de 1 000 km de la SAR zone. Mais face à l’insistance de SOS Humanity et aux mauvaises conditions météorologiques, Rome leur a finalement attribué un nouveau port. Deux cercueils attendaient les dépouilles des exilés morts.

Des ONG entravées en mer

Depuis son arrivée au pouvoir en Italie fin 2022, la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni a considérablement entravé les activités des navires humanitaires. Après un sauvetage, les ONG se voient régulièrement attribuer des ports très éloignés de la SAR zone, désertant ainsi la Méditerranée centrale.

La cheffe du gouvernement italien a également imposé aux navires de demander immédiatement un port de débarquement vers lequel ils doivent se diriger « sans délai » après une intervention de secours, plutôt que de rester en mer pour venir en aide aux occupants d’autres embarcations en danger, comme c’était le cas avant.

Ainsi régulièrement, des navires de sauvetage sont retenus dans des ports italiens et ne peuvent plus sillonner la Méditerranée centrale. Une politique qui accentue les risques de drames en mer, estiment les militants.

Une embarcation repérée par l'avion de Sea-Watch le 2 septembre 2024, avant de faire naufrage deux jours plus tard au large de Lampedusa. Crédit : Seabird 2
Une embarcation repérée par l’avion de Sea-Watch le 2 septembre 2024, avant de faire naufrage deux jours plus tard au large de Lampedusa. Crédit : Seabird 2

Rome est encore allée plus loin cet été : en plein mois d’août, l’Italie a immobilisé en mer pour la première fois un avion de surveillance d’une ONG. Le Seabird 1 de l’ONG Sea-Watch s’est en effet vu refuser l’autorisation de voler pendant 20 jours par l’autorité aéronautique ENAC (Agence nationale de l’aviation civile).

Le Colibri 2 des Pilotes volontaires a connu le même sort un mois plus tard : le 5 septembre, les autorités italiennes ont mobilisé pour 20 jours l’avion de l’ONG française et lui ont imposé une amende de 100 000 euros.

« Cette procédure s’inscrit dans une tendance inquiétante : la criminalisation systématique des acteurs civils de recherche et de sauvetage en mer », estiment les Pilotes volontaires dans un communiqué. « Avec cette décision, l’Italie poursuit sa politique répressive et franchit un nouveau cap dans sa volonté de tenir les ONG et associations loin de leurs zones d’opérations ».

Sources: infomigrants

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