Réfugiés: un jeune sur deux reste déscolarisé
Plus de la moitié des jeunes réfugiés dans le monde ne sont pas scolarisés, soit 3,5 millions de personnes au total, en dépit de progrès modestes dans les inscriptions en primaire, selon un rapport du HCR publié mardi.
Sur les 6,4 millions de jeunes réfugiés en âge scolaire recensés en 2016 par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 2,9 millions seulement étaient inscrits à l’école. «Plus de 3,5 millions d’enfants réfugiés de 5 à 17 ans n’ont pu aller à l’école au cours de l’année académique passée», ajoute le HCR, qui publie son deuxième rapport «Laissés pour compte: la crise de l’éducation des réfugiés» sur le sujet. L’an dernier, la première édition parlait de 3,7 millions d’enfants déscolarisés.
«L’éducation de ces jeunes est d’une importance cruciale» tant pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine, a souligné Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, en rappelant que «sur les 17,2 millions de réfugiés qui relèvent de la compétence du HCR, la moitié sont des enfants».
Entraves importantes
Mais «par rapport aux autres enfants et adolescents du monde, l’écart en termes d’opportunités se creuse sans cesse davantage pour les réfugiés», a-t-il déploré. Si 91% des enfants vont à l’école primaire dans le monde, le chiffre tombe à 61% seulement pour les jeunes réfugiés. En secondaire on passe de 84% d’adolescents scolarisés dans le monde à 23% pour les réfugiés.
Le HCR note quelques progrès dans les inscriptions en primaire, qui «ont augmenté de 50 à 61%» au cours de l’année écoulée, en raison de deux facteurs: l’amélioration des politiques et les investissements dans l’éducation des réfugiés syriens d’une part, et d’autre part «l’arrivée d’enfants réfugiés en Europe où l’éducation est obligatoire».
Mais «des entraves importantes persistent, principalement parce qu’un réfugié sur trois vit dans des pays à revenus faibles». Et «ces réfugiés-là sont ceux qui sont le moins susceptibles d’aller à l’école, six fois moins qu’à l’échelle mondiale», ajoute le rapport.
Dans les pays à faibles revenus, qui continuent d’accueillir l’essentiel des réfugiés, les taux de scolarisation des réfugiés sont inférieurs à 50% pour le primaire et atteignent 9% seulement dans le secondaire. Ce «niveau catastrophique» de scolarisation «indique clairement la nécessité d’investir dans ces pays hôtes souvent oubliés», selon Filippo Grandi. (afp/nxp)