C’est une rumeur qui est diffusée depuis plusieurs jours sur Twitter et Facebook. Une carte bancaire serait offerte aux migrants. Les publications présentent la photo d’un papier à en-tête officiel de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Sur ce papier, une carte est collée. Elle ressemble à une carte bancaire, avec une puce et une série de chiffres. Le tout est accompagné d’un message : « Un scandale !!! La carte bancaire créditée de 641 euros chaque mois pour les migrants qui arrivent en France. » Des milliers de personnes, notamment le député européen Front national Bernard Monot, ont répandu cette information.
C’est faux. L’Office français de l’immigration et de l’intégration ne distribue pas de cartes bancaires. Ce sont des cartes de retrait, ce qui n’a rien à voir. En effet, ces cartes permettent de retirer de l’argent dans un distributeur mais il n’est pas possible pour leur titulaire d’être à découvert. De plus, elles ne peuvent pas servir directement pour un paiement, pour régler ses cours dans un supermarché par exemple.
Ensuite, ces cartes de retrait ne sont pas distribuées à tous les migrants qui arrivent en France. Elles sont uniquement destinées aux demandeurs d’asile, c’est-à-dire les migrants qui ont déposé une demande de protection à la France et attendent de savoir s’ils sont reconnus ou non comme réfugié. Les migrants qui n’ont pas fait de demande ou ceux qui ont été déboutés du droit d’asile n’ont pas le droit à cette aide financière.
Enfin, cette somme mise à disposition des réfugiés, appelée Allocation pour demandeur d’asile (ADA) n’est pas de 641 euros par personne. Son montant varie en fonction de la taille du foyer. Pour un demandeur d’asile seul, elle est de 6,80 euros par jour. Elle est complétée de 3,40 euros par jour pour chaque personne supplémentaire. Les demandeurs d’asile peuvent également bénéficier d’un forfait supplémentaire de 5,40 euros par jour s’il n’y a plus de place dans les centres d’hébergement.
Les 641 euros concernent donc uniquement les familles de cinq ou six personnes qui vivent en foyer ou celles de trois personnes qui doivent trouver un logement. C’est d’ailleurs la seule et unique aide financière possible pour les demandeurs d’asile, qui n’ont pas le droit de travailler en France pendant les neuf mois qui suivent le dépôt de leur dossier.
En résumé, on est très loin d’une carte bancaire créditée d’environ un demi Smic versé tous les mois à n’importe quel migrant arrivant en France.
Sources : francetvinfo.fr