Une coalition de pays « volontaires » de l’Union européenne envisage de prendre en charge jusqu’à 1 500 enfants migrants actuellement bloqués sur les îles grecques, par mesure de soutien « humanitaire », a annoncé lundi 9 mars le gouvernement allemand.i Pourquoi lire La Croix ?+La Croix vous explique, avec lumière et clarté, le monde qui vous entoure, afin que vous puissiez bâtir votre opinion.
« Nous voulons aider la Grèce à faire face à la situation humanitaire difficile de 1 000 à 1 500 enfants se trouvant sur les îles » du pays, ont ajouté les partis de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, conservateurs et sociaux-démocrates, à l’issue d’une réunion de plusieurs heures qui avait commencé dimanche soir. « Il s’agit d’enfants qui, en raison d’une maladie ont urgemment besoin de soins, ou d’enfants non accompagnés et âgés de moins de 14 ans, pour la plupart des filles », ont-ils souligné.
Une prise de conscience en Allemagne
En Allemagne, des partis de gauche, notamment, font pression depuis plusieurs jours pour que l’Europe et l’Allemagne, en particulier, prennent en charge les enfants déjà présents en Grèce ou se pressant à la frontière turco grecque, après la diffusion d’images sur la situation précaire de nombreux mineurs sur place.
Déjà, en décembre 2019, le dirigeant des écologistes allemands, Robert Habeck, avait proposé de faire venir en Allemagne 4 000 mineurs. Il plaidait pour un geste unilatéral du gouvernement allemand, sans attendre une hypothétique répartition européenne.
Certains responsables du parti conservateur d’Angela Merkel ont toutefois exprimé ces derniers jours leur scepticisme, redoutant d’envoyer un mauvais « signal » aux migrants, selon lequel ils étaient à nouveau les bienvenus en Allemagne. Le pays a accueilli plus d’un million d’entre eux à la suite de la crise des migrants de 2015.
Une implication personnelle de la présidente de la Commission
L’Union Européenne s’est emparée du dossier. Mardi 3 mars, la présidente de la Commission européenne s’est rendue en Grèce. La Commission a ensuite décidé de prendre des mesures pour les enfants migrants non accompagnés en Grèce, et Ursula von der Leyen a chargé la commissaire aux Affaires intérieures Ylva Johansson de faire avancer ce processus.
Jeudi 12 mars, la commissaire Johansson se rendra en Grèce pour rencontrer les ministres grecs et les parties prenantes concernés. Le but de la visite est d’identifier des solutions pour les enfants migrants non accompagnés, en particulier dans les îles grecques.À lire aussi« Triste anniversaire pour les mineurs non accompagnés »
La Commission a annoncé également un soutien financier de 700 millions d’euros à la Grèce pour la nouvelle crise migratoire dont la moitié est disponible immédiatement. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une démonstration claire de la solidarité européenne, qui devrait prendre la forme d’un pacte volontaire de relocalisation, par lequel les mineurs non accompagnés qui sont actuellement en Grèce seront relocalisés dans d’autres pays européens, a affirmé le premier ministre grec. Les cicatrices de l’âme ne sont pas faciles à guérir. Faisons tous ce qu’il faut pour aider la Grèce à gérer ce problème très sensible ».
5 500 mineurs non accompagnés sur les îles grecques
Il y a actuellement plus de 42 000 migrants et réfugiés sur les îles grecques, dont presque 5 500 mineurs non accompagnés. Les déclarations européennes concernant les mineurs migrants dans les îles grecques interviennent alors que le chef de l’État turc est à Bruxelles pour des entretiens avec les responsables de l’Union européenne sur la situation des migrants à la frontière turco grecque.
Sources : https://www.la-croix.com/