Comme le changement climatique, la migration est un phénomène mondial qui doit être appréhendé et géré à la fois à l’échelle nationale et internationale. Comme les politiques environnementales, les politiques migratoires et les politiques d’asile requièrent une approche dépassionnée, scientifique et humaniste.
La régulation des mouvements de populations est un des points d’achoppement de la coopération internationale. La crise de l’asile survenue en Europe en 2015 a révélé que même dans des régions profondément intégrées et dans des contextes de forte coopération comme celui de l’Union européenne, l’impréparation, la confusion et le manque d’information généraient des réponses politiques non seulement inadéquates mais aussi extrêmement coûteuses humainement et politiquement. A l’échelle mondiale, depuis la Convention de l’ONU sur les droits des travailleurs migrants (1990) jusqu’aux discussions actuelles sur les « global compacts » (Pacte mondial), les tentatives pour coordonner les politiques publiques et favoriser une gouvernance globale des migrations ont échoué.
L’arrivée de centaines de milliers de demandeurs d’asile syriens aux portes de l’Europe en 2015 a forcé les responsables politiques et les citoyens européens à prendre conscience de la crise globale de l’asile qui se déroule principalement dans les pays du Sud. L’arrivée de ces réfugiés est entrée en résonance avec des débats plus larges sur l’immigration, l’intégration et la diversité dans des sociétés européennes ébranlées par la crise économique de 2008.
La crise européenne de 2015 est donc faite d’une confusion entre des phénomènes de long et court terme, entre la régulation de l’immigration et de l’asile, de débats autour des droits, des enjeux politiques et économiques de la migration, qui ne peuvent pas être tenus exclusivement à l’échelle nationale.
Sources : lemonde.fr