Les coastguards anglais ont eu un début de journée épuisant. Bien plus que semblait le signifier un communiqué de la préfecture maritime de Cherbourg, en début d’après-midi, qui racontait le sauvetage de huit personnes dans une embarcation semi-rigide. Son moteur était en panne et elle dérivait dans les eaux anglaises.
À 10 h 25, la border force prenait donc en charge les naufragés. Mais les sauveteurs anglais étaient à l’œuvre depuis beaucoup plus tôt. La BBC comptabilisait à la mi-journée trois sauvetages en mer, dont le premier vers 4 h 30 du matin. Ce seraient là treize personnes qui auraient été récupérées, plus deux autres un peu plus tard, dans un tout petit bateau… à rames.
Outre ces vingt-trois rescapés, nos confrères de la télé britannique comptaient huit autres personnes retrouvées sur la plage de Folkestone et encore cinq autres qui se sont rendues à la police de Douvres. Ceux-là auraient donc accompli leur traversée sains et saufs. La météo était particulièrement favorable, ce mardi, et les ferries ne traversant pas, en ce jour férié, l’aventure était un peu mois dangereuse.
Une nouvelle filière ?
Mais c’est depuis la fin du mois d’octobre que les autorités de surveillance françaises constatent un nombre inédit de tentatives de traversée par bateau. Parfois dans des bateaux de pêche volés, comme dans la nuit de samedi à dimanche, où seize personnes ont été interceptées. « Le CROSS Gris-Nez a été alerté parce qu’ils ne prenaient pas un itinéraire habituel et qu’ils ne répondaient pas aux appels », explique François Guennoc, vice-président de l’Auberge des migrants.
Il pense donc que ceux qui réussissent peuvent bénéficier de complicité en France, ne serait-ce que pour leur indiquer les trajectoires à suivre pour ne pas se faire repérer. « Une traversée réussie il y a quelques semaines a peut-être donné des idées aux autres, ou une nouvelle filière s’est peut-être mise en place récemment », dit encore François Guennoc.