Afin d’endiguer les arrivées de migrants sur l’île, le ministre chypriote de l’Intérieur a annoncé dimanche le lancement d’une campagne par SMS contre les fausses informations données par les passeurs. Une fois à Chypre, contrairement à leurs attentes, les migrants se retrouvent « coincés », assure le ministre.
Chypre passe à l’offensive virtuelle face aux passeurs de migrants. Le ministre chypriote de l’Intérieur, Nicos Nourris, a annoncé dimanche 31 mai le lancement d’une campagne par SMS afin de lutter contre la « désinformation ».
Le ministre, qui s’exprimait auprès de l’Associated Press, a notamment expliqué que cette opération visait à démonter l’argumentaire erroné selon lequel ce pays membre de l’Union européenne (UE) est un passage vers le continent. Selon lui, les passeurs font croire, à tort, aux migrants qu’obtenir l’asile à Chypre procure automatiquement un « passeport » pour les autres pays de l’UE.
En réalité, une fois sur place, les migrants se retrouvent « coincés » à Chypre, indique Nicos Nourris, l’île ne faisant pas partie des 26 pays de l’espace Schengen qui, eux, permettent bel et bien une libre circulation entre leurs territoires.
À (re)lire : À Chypre, les migrants condamnés à survivreVia cette campagne, ce petit pays d’environ 880 000 habitants espère freiner les arrivées sur son sol alors que près de 3 000 migrants sont parvenus à atteindre Chypre au cours des trois premiers mois de l’année 2020. Selon le gouvernement, il s’agit « de loin » du pays dénombrant la plus grande proportion de demandeurs d’asile par habitant en Europe.
Située en face des côtes turques, syriennes et libanaises, l’île de Chypre est divisée depuis 1974 entre sa partie nord (sous occupation turque) et le sud (membre de l’Union européenne). Cette singularité géopolitique en fait une porte d’entrée sur l’Europe pour de nombreux Syriens mais aussi de plus en plus d’Africains qui figurent parmi les demandeurs d’asile.
D’après des estimations, entre 25 et 30% des migrants se trouvant actuellement à Chypre sont des réfugiés fuyant une zone de conflit.
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Nicos Nourris a par ailleurs indiqué qu’environ 700 migrants étaient toujours confinés dans un centre de réception en banlieue de Nicosie où sévit une épidémie de gale. Ces migrants, confinés depuis fin mars, y resteront jusqu’à ce que la maladie soit éradiquée, a-t-il précisé. Le reste du pays a été déconfiné le 23 mai.
Sources : https://www.infomigrants.net/