Robert Abela, le Premier ministre maltais, visé par une enquête après la mort de cinq migrants en mer mi-avril au large de Malte, a été blanchi. Le chef du gouvernement avait déclaré à l’époque avoir « la conscience tranquille ».
« Une enquête cherchant à déterminer si le Premier ministre, un officier supérieur et l’équipage d’un patrouilleur des Forces armées maltaises étaient responsables de la mort d’au moins cinq migrants, les a blanchis de l’accusation d’homicide », note le rapport judiciaire que s’est procuré le quotidien Times of Malta.
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Mi-avril, des ONG avaient accusé les autorités de ne pas avoir secouru des migrants à la dérive, y compris dans les eaux territoriales de Malte. La Valette, qui a fermé ses ports aux migrants en raison de la pandémie de coronavirus, avait fermement démenti ces accusations.
N’étant pas parvenue à atteindre les côtes européennes, une embarcation de migrants avait été récupérée en mer par les garde-côtes libyens et renvoyée à Tripoli, alors même que ce canot se trouvait au large de Malte. Cinq migrants avaient été retrouvés morts dans le bateau.
Lors d’une allocution, le Premier ministre maltais, Robert Abela avait alors annoncé qu’un député d’opposition et l’ONG Repubblika avaient porté plainte « contre tout l’équipage d’un bateau de la marine » maltaise, un officier supérieur et lui-même.repubblika @repubblikaMT
« [Les plaignants] affirment que l’armée de notre pays a commis en mer un homicide (…) de plusieurs migrants irréguliers en ne les secourant pas », avait alors expliqué le chef du gouvernement, affirmant avoir « la conscience tranquille ».
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« Des zones grises demeurent sur ce qui s’est passé exactement, mais à coup sûr des vies auraient pu être sauvées. Le sauvetage n’aurait pas dû être retardé, ceux qui ont été secourus n’auraient pas dû être renvoyés en Libye et ils doivent désormais être protégés de risques graves pour leur vie », avait tweeté à l’époque le représentant du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Vincent Cochetel.
Dans un éditorial, le Times of Malta était allé encore plus loin, estimant que Malte « a du sang sur les mains ». « Les autorités maltaises se sont volontairement retenues de déployer un bateau de patrouille malgré le fait que des cadavres étaient à bord et que les migrants atteignaient » les côtes maltaises, avait écrit le journal.
Le magistrat qui a blanchi les responsables et militaires maltais a cependant demandé à la police de poursuivre son enquête visant un présumé passeur de migrants.
Sources : https://www.infomigrants.net/