La France et l’Italie vont créer une brigade mixte à leur frontière, qui devrait être opérationnelle dans deux ou trois mois, pour lutter contre les filières de passeurs qui font transiter les migrants de la région de Vintimille, côté italien, vers la région de Menton, côté français.
Pour la première fois, la France et l’Italie vont créer une brigade mixte à leur frontière pour lutter contre les filières de passeurs. L’annonce, faite vendredi 31 juillet par le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin en déplacement à Rome, entre dans le cadre d’un renforcement de la relation franco-italienne, qualifiée de « très importante », devant les « difficultés migratoires auxquelles l’Europe fait face ».
La brigade en question, dont le cadre juridique et le lieu de casernement restent à définir, rassemblera des agents italiens et français placés sous commandement unique, a-t-on précisé dans l’entourage du ministre. Elle devrait être opérationnelle dans deux ou trois mois. Si les patrouilles communes existent déjà entre les polices aux frontières des deux pays, cette structure spécifique est inédite.
« C’est un point extrêmement important pour lutter contre ce passage à la frontière de populations immigrées clandestines », de la région de Vintimille, côté italien, vers la région de Menton, côté français, a souligné Gérald Darmanin après des entretiens avec son homologue italienne, Luciana Lamorgese. Preuve du durcissement de cette lutte dans la zone : le camp Roya de Vintimille, qui hébergeait des migrants en transit depuis 2016, était en cours de démantèlement ce lundi, sur ordre des autorités italiennes.
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« Alléger la pression migratoire en Italie »
Cette coopération franco-italienne est une première étape dans la « position commune » que les deux pays souhaitent afficher à l’approche du sommet des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne, qui aura lieu en octobre à Bruxelles. Un nouveau « pacte des migrations », que doit proposer la Commission en septembre, doit y être présenté. La France souhaite aussi obtenir le soutien de l’Espagne et de l’Allemagne, où Gérald Darmanin se rendra au mois d’août, a-t-il indiqué.
« Nous aurons besoin de réformes courageuses, en mesure d’exprimer de manière concrète les principes de solidarité et de répartition équitable des charges entre tous les États membres », a pour sa part affirmé Luciana Lamorgese.
Paris et Rome espèrent par ailleurs que l’accord de Malte « puisse être non seulement intégré dans le droit de l’Union européenne, (…) mais également [élargi] à l’ensemble des pays de l’Union européenne », a poursuivi Gérald Darmanin.
L’Allemagne, la France, l’Italie et Malte s’étaient mis d’accord en septembre sur un mécanisme temporaire, basé sur le volontariat, pour une répartition des migrants secourus en mer, mais seuls quelques pays comme le Portugal, le Luxembourg et l’Irlande s’étaient ralliés à cette initiative. Ce mécanisme a depuis été suspendu en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
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« Les accords de Malte sont suspendus mais il y a eu plusieurs bateaux qui sont arrivés sur le sol italien et il faut aujourd’hui que l’ensemble des pays européens fassent ce que la France et l’Allemagne ont fait, c’est-à-dire à la fois de la fermeté à l’extérieur des frontières de l’Europe (…) et en même temps nous devons pouvoir répartir les demandeurs d’asile lorsqu’ils sont arrivés en Italie », a estimé Gérald Darmanin.
Selon le ministère italien de l’intérieur, 11 191 migrants sont arrivés en Italie entre le 1er janvier et le 24 juillet, dont 4 000 sont des citoyens tunisiens. A cet égard, l’Italie a demandé à la France d’intervenir auprès du « gouvernement tunisien, qui connaît des difficultés économiques extrêmement fortes, pour voir comment on pouvait régler ce sujet pour justement alléger la pression migratoire en Italie », a indiqué Gérald Darmanin.
Des centaines de migrants arrivent également quasi quotidiennement sur les côtes italiennes et maltaises en provenance de Libye.
Sources : https://www.infomigrants.net/