Treize associations présentes à Calais auprès des personnes migrantes ont annoncé vendredi avoir saisi la Défenseure des droits, ainsi que sept rapporteurs spéciaux des Nations unies relatifs aux droits humains, pour les « alerter sur les conditions de vie inhumaines » des réfugiés.
À Calais, les évacuations de campements s’enchainent et la répression policière envers les personnes migrantes s’est accentuée depuis l’arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, accusent les associations de défense des droits humains présentes sur place.
L’objectif est de les alerter « sur les conditions de vie inhumaines » des réfugiés et de les inciter « à dénoncer les exactions récurrentes commises par les pouvoirs publics et à intervenir auprès d’eux afin de les faire enfin cesser », ont écrit les associations dans un communiqué.
Violation de droits
S’appuyant sur « 65 témoignages » partagés entre le 10 juillet et le 12 août par des personnes exilées, des membres d’associations et des habitants », les associations dénoncent « les violations du droit à l’eau », « à l’assainissement », « à la santé » ainsi « qu’à l’alimentation ».
Elles rapportent le témoignage d’une personne exilée présente à Calais : « J’ai faim et soif tous les jours. J’ai froid toutes les nuits. Je me sens très faible physiquement. L’un de mes amis est tombé très malade à cause de la situation. Pendant 3 jours, il avait des vertiges, il avait chaud puis froid et il tremblait sans arrêt’ ».
Dans cette saisine, les associations alertent également sur « les évacuations forcées », « les expulsions croissantes de terrains où survivent les personnes exilées » ainsi que sur « les violences physiques, les confiscations d’effets personnels et les interpellations qui en découlent ». La dernière évacuation remonte au 30 juillet, visant alors un campement de plusieurs centaines de personnes près de la zone industrielle des Dunes à Calais.
En 2017, le Défenseur des droits Jacques Toubon s’était déjà inquiété d’atteintes aux droits « d’une exceptionnelle et inédite gravité » à Calais, où les pouvoirs publics empêchent toute réinstallation de campement.
Sources : https://www.infomigrants.net/