Le gouvernement israélien va autoriser l’immigration de 2 000 Ethiopiens de la communauté des Falashmoras au titre du regroupement familial, une communauté de juifs d’Ethiopie convertis de force au christianisme au XIXe siècle. En tant que convertis, ils ne bénéficient pas de la Loi du retour qui permet à tout juif de la diaspora d’immigrer en Israël et d’en devenir citoyen, mais d’une dérogation au nom du regroupement familial, car plusieurs milliers de Falashmoras vivent aujourd’hui en Israël.
Le gouvernement israélien a stoppé toute immigration en provenance d’Ethiopie depuis 2013, mais a établi en 2015 une liste de 9 000 noms au titre du regroupement familial.
Nous allons faire venir ces 2 000 personnes de notre peuple, nos frères et sœurs d’Ethiopie et nous ferons ce qu’il faut pour amener les autresBenyamin Netanyahou, Premier ministre Israéliendans un communiqué relayé par l’AFP
La ministre de l’Intégration Pnina Tamano-Shata, elle-même venue d’Ethiopie, s’est félicitée du « vote unanime du gouvernement de faire venir en Israël 2 000 personnes qui attendent en Ethiopie de retrouver leurs proches ici. »
Une lente intégration
Ces dernières années, les Ethiopiens installés en Israël ont organisé une série de manifestations pour dénoncer le racisme et les discriminations auxquelles ils disent être confrontés et pour exiger que des membres des familles restés en Ethiopie puissent les rejoindre.
Mais certaines associations d’aide aux juifs éthiopiens, ainsi que des dirigeants de la communauté locale, s’opposent eux à cette immigration, arguant que l’Etat d’Israël affronte suffisamment de difficultés pour l’intégration de cette communauté et que ceux restés en Ethiopie ne sont pas juifs. Certains Ethiopiens chrétiens tentent en effet de se faire passer pour des Falashmoras dans le but de quitter l’Ethiopie.
Quelque 80 000 juifs éthiopiens ont immigré en Israël à la faveur de deux ponts aériens organisés en 1984 et en 1991. La communauté juive éthiopienne du pays compte aujourd’hui plus de 152 000 personnes, dont plus de 65 000 nées en Israël. La plupart d’entre elles descendent de communautés restées coupées du monde juif pendant des siècles, que les autorités religieuses d’Israël ont tardivement reconnues.
Descendants du roi Salomon
Les juifs éthiopiens se considèrent comme des descendants du fils du roi Salomon et de la reine de Saba. Le récit fondateur de la royauté éthiopienne, le Kebra Naast (ou Gloire des rois), qui remonte au XIVe siècle, relate la conversion au judaïsme de la reine de Saba qui, de retour dans son pays, donna naissance à Ménélik Ier, fils du roi Salomon et fondateur de la lignée royale éthiopienne, dont l’éducation fut assurée par des rabbins dépêchés par son père.
Le judaïsme fut instauré comme religion de la famille royale et de l’aristocratie d’Ethiopie jusqu’à leur conversion au christianisme au début de l’ère chrétienne. Il n’aurait persisté par la suite que dans certaines régions du pays, dont les Falashas sont les derniers représentants.
Sources : https://www.francetvinfo.fr/