Le porte-parole de la Commission européenne sur les migrations a exhorté lundi Malte à autoriser le débarquement des 27 migrants secourus début août par le navire commercial Maersk Etienne. Adalbert Jahnz a également appelé les États membres à plus de solidarité dans la réinstallation des migrants débarqués à La Valette.
La Commission européenne hausse une nouvelle fois le ton contre Malte. Lors d’une conférence de presse lundi 31 août, le porte-parole de la Commission sur les migrations, Adalbert Jahnz, a exhorté La Valette à autoriser le débarquement des migrants secourus en mer.
Depuis le 4 août, 27 personnes, dont une seule femme, sont bloquées en mer Méditerranée à bord d’un navire commercial, le Maersk Etienne, au large de Malte. L’équipage avait porté secours aux passagers d’une petite embarcation qui prenait l’eau, sur demande des autorités maltaises, qui refusent pourtant toujours leur débarquement sur son sol.
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« Cette situation est intenable », s’est offusquée la semaine dernière Maria Skipper Schwenn, directrice de Danish Shipping, entreprise qui chapeaute Maersk Tankers, la société qui gère le pétrolier. « Le navire, qui a rempli son devoir d’aide aux personnes en détresse en mer, se retrouve otage du conflit politique en Europe autour de la question des migrants ».
Adalbert Jahnz a également appelé les pays de l’Union européenne (UE) à coopérer entre eux pour la répartition des migrants secourus en mer. « Si les États méditerranéens ont une responsabilité, ils ne devraient pas avoir à affronter seuls ce problème », a insisté le porte-parole.
« L’ambiance devient de plus en plus tendue »
La Commission européenne suit de près la situation en Méditerranée centrale, a ajouté Adalbert Jahnz précisant que l’institution était en contact étroit avec les États membres afin de trouver des solutions en facilitant, notamment, la réinstallation des migrants après leur débarquement.
Pour l’heure, Malte est restée sourde aux appels de la Commission alors qu’à bord du Maersk Etienne, « l’ambiance devient de plus en plus tendue », signale Maria Skipper Schwenn. « L’équipage [constitué de 21 membres] fait de son mieux pour répondre aux besoins des migrants mais un pétrolier n’est pas l’endroit adéquat pour des personnes en détresse. Et les migrants sont de plus en plus inquiets. Ils viennent pour la plupart d’Afrique, ils ont fait de longs voyages éprouvants pour arriver jusqu’ici, et maintenant, ce qu’ils veulent, c’est passer à l’étape d’après. »La situation de ce bateau rappelle celle du Talia, navire de transport d’animaux, en juillet. Ce bateau libanais avait attendu des jours en mer après avoir secouru 50 migrants, avant d’être autorisé à débarquer à Malte le 7 juillet. Les autorités maltaises ont, elles, à plusieurs reprises fait savoir qu’elles refusaient de prendre en charge tous les rescapés de la Méditerranée.
Sources : https://www.infomigrants.net/