Le secrétaire d’État français aux affaires européennes Clément Beaune a affirmé lundi que, face à la crise migratoire que connaissent les Canaries, l’Europe devait favoriser une politique de retours des migrants dans leur pays d’origine.
Alors que l’archipel espagnol des Canaries, dans l’océan Atlantique, fait face à une vague d’arrivées de migrants depuis plusieurs mois, le secrétaire d’État français aux affaires européennes, Clément Beaune, a estimé lundi 30 novembre que la réponse de l’Europe devait passer par une politique de retours dans les pays d’origine des personnes migrantes.
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« Il faut que ce soit une priorité : quand il y a une migration illégale établie, qu’on puisse organiser une politique de retours », a-t-il déclaré devant la presse lors d’un déplacement à Madrid consacré notamment à la question migratoire.
« Le mécanisme de solidarité ne sera pas suffisant pour garantir l’aide » à l’Espagne, un des principaux pays d’entrée dans l’Union européenne, « mais nous pouvons contribuer autrement, notamment en organisant une politique de retours », a-t-il expliqué, sans toutefois fournir de détails sur les moyens d’accroître le nombre de ces retours.
« Frontières extérieures, coopération policière, solidarité, il faut avancer un paquet (…) On a intérêt à trouver un terrain d’accord avec l’Espagne sur ces sujets », a-t-il poursuivi.
Les Canaries font face à une très forte augmentation du nombre d’arrivées depuis le début de l’année 2020. Plus de 18 000 migrants africains – principalement originaires du Sénégal et du Maroc – ont débarqué depuis janvier.
Lettre aux responsables de l’UE
L’Espagne a signé la semaine dernière avec l’Italie, la Grèce et Malte une lettre adressée aux responsables de l’Union européenne, dans laquelle ces quatre pays, en première ligne face à la crise migratoire, estiment insuffisante la solidarité entre les Vingt-Sept.
Les quatre chefs de gouvernement signataires ont notamment dénoncé le mécanisme de solidarité du nouveau pacte proposé en septembre par la Commission européenne, le qualifiant de « complexe et vague ».
Clément Beaune a assuré « comprendre et défendre la position de l’Espagne », car « on ne peut pas avoir la responsabilité d’un pays d’entrée sans une garantie beaucoup plus forte sur la solidarité ».
« On ne peut pas être dans une situation où l’Europe est le premier partenaire et que le sujet des retours ne soit pas discuté, comme ça a été le cas dans certains moments », a-t-il dit.
Sources : https://www.infomigrants.net/