Trois semaines après l’incendie du camp de Lipa en Bosnie, un millier de migrants se trouvent toujours en proie au dénuement et au froid glacial. Des tentes ont été installées pour eux par les autorités non loin du camp ravagé par les flammes. La Croix-Rouge italienne a, elle, envoyé trois camions de denrées d’urgence qui devraient arriver en fin de journée vendredi.
Face à la détresse d’un millier de migrants, laissés sans abri après l’incendie du camp de Lipa en Bosnie-Herzégovine le 23 décembre, la Croix-Rouge a annoncé l’arrivée imminente d’une aide humanitaire, vendredi 15 janvier. Deux camions chargés de vêtements chauds, de couvertures et d’eau potable, étaient en route vers Sarajevo vendredi matin. Un troisième devrait rejoindre Bihac, où se trouve le camp ravagé de Lipa, samedi matin.
Mobilisée par la Croix-Rouge italienne, cette aide matérielle d’urgence, partie donc d’Italie, est destinée aux migrants de Lipa ainsi qu’à d’autres migrants « à risque » présents dans différentes régions du pays.
« La Croix-Rouge italienne est venue en appui car la situation est urgente. Ces personnes se trouvent dans des situations très précaires », commente la Croix-Rouge à InfoMigrants, incitant « d’autres membres de l’Union européenne » à leur emboîter le pas et à venir en aide à cette population.
« Il fait très froid ici, et il neige »
Des centaines d’exilés vivent depuis plusieurs semaines dans le froid, la pluie et la neige à proximité des restes de ce camp en Bosnie, une situation qualifiée de « désastre humanitaire » par la Commission européenne. Ce vendredi, ils étaient 1 100 hommes seuls, majoritairement originaires du Maroc, d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh, de Tunisie, d’Irak et d’Iran, à vivre tant bien que mal dans ces conditions, selon Amina Kurtagic, porte-parole de la Croix-Rouge en Bosnie.
Outre l’aide acheminée par la Croix-Rouge italienne, et attendue de pied ferme, la branche bosnienne de l’ONG apporte, quant à elle, régulièrement des denrées et des vêtements chauds. « Ils ont besoin de nourriture, d’eau, de vêtements et, surtout, de couvertures », précise Amina Kurtagic. « Il fait très froid ici, et il neige. »
D’autres anciens résidents du camp de Lipa – ils étaient 1 400 après l’incendie – ont soit été transférés vers des centres à Sarajevo, soit ont tenté « le game », c’est-à-dire la traversée illégale des frontières vers l’ouest de l’Europe.
Des tentes, du chauffage et quelques sanitaires
Pour ceux restés sur place, la situation s’est récemment un peu améliorée. Après des nuits passées à l’air libre par des températures glaciales, des tentes et un système de chauffage ont été installés par le gouvernement ces derniers jours. Des sanitaires et des douches ont aussi été posés, de quoi conférer un minimum d’hygiène à ces hommes qui n’avaient pas pu se laver pendant des semaines.
Mais, pour Bahram Safizada, un Afghan de 22 ans présent sur les lieux depuis quatre mois, la situation reste difficilement supportable. « De l’eau nous tombe dessus la nuit malgré les tentes, on ne peut pas dormir », dit-il à InfoMigrants. « Il neige et il fait très froid, on n’a pas d’électricité, pas d’eau potable. On a droit à une petite bouteille d’eau par jour, ce n’est pas suffisant. »
« Ces migrants sont très patients », commente pour sa part Amina Kurtagic. « L’un d’eux m’a demandé l’autre jour ‘Quand est-ce que tout ça sera fini ?’ – Je n’ai pas su quoi lui répondre. »
Sources : InfoMigrants : informations fiables et vérifiées pour les migrants – InfoMigrants