La marine tunisienne a secouru mercredi 38 migrants, dont six femmes, qui tentaient de rejoindre l’Europe. Leur embarcation se trouvait en grande difficulté, au large de l’île de Kerkennah, dans l’est du pays, selon le ministère de la Défense.
Le drame a été évité de justesse. Trente-huit migrants, dont l’embarcation était « sur le point de couler », ont été secourus mercredi 5 mai par la marine tunisienne, au large de l’île de Kerkennah, dans l’est de la Tunisie, selon le ministère de la Défense.
Les personnes qui se trouvaient à bord étaient âgées de 20 à 35 ans et étaient « de diverses nationalités africaines », a indiqué le ministère dans un communiqué. Parmi elles se trouvaient deux femmes.
Selon le communiqué, les jeunes migrants ont raconté être partis dans la nuit de mardi à mercredi de l’île de Kerkennah dans l’espoir de pouvoir rejoindre l’Europe en traversant la mer Méditerranée.
Les départs de Tunisie vers les côtes européennes sont en hausse depuis un certain temps et ont atteint en 2020 un pic inédit depuis 2011. La majorité des candidats à l’exil ne sont désormais plus des Tunisiens.
>> À lire : Les naufrages se multiplient le long de la côte tunisienne en direction de Lampedusa
Les étrangers, essentiellement des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, constituaient 53% des migrants arrivés de Tunisie en Italie au premier trimestre 2021, selon l’ONG Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
L’Association des Ivoiriens, qui vient en aide aux migrants, évalue, elle, à 20 000 le nombre de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne en Tunisie, dont 60% d’Ivoiriens.
Troubles sociaux et épidémie de Covid-19
Interrogé en mars par InfoMigrants sur les causes de cette hausse des départs, Romdhane Ben Amor, porte-parole du FTDES, expliquait que « les mois de janvier et de février 2021 ont été très perturbés politiquement et socialement ».
« En réaction, l’État a concentré ses forces pour essayer de garder le calme, notamment dans les quartiers populaires. La lutte contre les réseaux de passeurs a donc été délaissée. Ils en ont profité », ajoutait-il.
Autre raison invoquée par le militant pour expliquer la hausse des départs : « l’impact du Covid, surtout sur les communautés subsahariennes présentes en Tunisie ». « Ces migrants travaillent beaucoup dans le secteur informel [au noir, ndlr], sur les chantiers, dans les cafés, les restaurants… Avec la pandémie, ils ont perdu leur emploi », précisait encore Romdhane Ben Amor.
Près de 300 migrants ont péri depuis le 1er janvier 2021 en Méditerranée et 1 200 en 2020, dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l’ONU.
Sources : https://www.infomigrants.net/