Un yacht en détresse avec 184 migrants à son bord a été remorqué lundi jusqu’à un port grec par les garde-côtes. Le bateau long de 20 mètres faisait route vers l’Italie, a précisé le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU.
Les garde-côtes grecs ont annoncé avoir remorqué, lundi 3 mai, un yacht avec 184 migrants à bord. Le bateau, surchargé et qui présentait « des dommages mécaniques », avait envoyé un signal de détresse alors qu’il se trouvait au large des côtes sud de la Grèce.
Il a été amené au port de Kalamata, dans le sud du Péloponnèse. Les rescapés, qui se trouvaient toujours au port mardi, ont été testés au Covid-19. Leur situation administrative est en cours de traitement.
Les autorités ont expliqué qu’un cargo avait initialement tenté dimanche de remorquer ce yacht dont la direction avait cessé de fonctionner alors qu’il se trouvait à plus de 50 miles nautiques (environ 90 kilomètres) au sud-ouest du cap Ténare, aussi connu sous le nom de cap Matapan, point le plus au sud de la Grèce continentale.
Le bateau long de 20 mètres faisait route vers l’Italie, a précisé le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) contacté par InfoMigrants, citant les garde-côtes. D’après des médias, il serait parti de Turquie avec des hommes originaires de Syrie, d’Irak, d’Iran, du Pakistan et d’Afghanistan.
L’Italie pour destination
L’utilisation de yachts comme moyen de transport pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe via la Méditerranée n’est pas nouvelle. Ces dernières années, des trafiquants ont transporté des migrants à bord de ces bateaux de luxe vers l’Europe depuis les côtes égyptiennes ou turques.
« Nous avons observé par le passé l’utilisation de gros bateaux, principalement des yachts, pour transporter des migrants et des réfugiés », a commenté Stella Nanou, porte-parole du HCR en Grèce. « Pour ce genre de grands vaisseaux, il semblerait que l’Italie soit la destination prévue. »
Très coûteuse pour les passagers, l’option des yachts représente un moyen pour les passeurs de transporter des migrants de manière plus discrète que sur des bateaux de fortune ou des canots pneumatiques.
En novembre dernier, un réseau de trafiquants exploitant des personnes venues du Bangladesh avait été démantelé en Italie. Ces travailleurs migrants étaient réduits en esclavage, à l’aide de menaces et violences, dans des entrepôts où ils construisaient des yachts de luxe. Huit personnes avaient été arrêtées et des biens d’une valeur supérieure à 900 000 euros avaient été saisis.
Sources : https://www.infomigrants.net/