Second sauvetage en une journée pour l’Océan Viking : 118 migrants rescapés à bord
Le navire humanitaire Ocean Viking a porté secours à 67 migrants à la dérive en mer Méditerranée jeudi, quelques heures après avoir sauvé des eaux 51 personnes au large de Lampedusa. Au total 118 migrants se trouvent désormais sur le bateau, soumis à un protocole sanitaire strict.
Quelques heures seulement après un premier sauvetage, l’Ocean Viking a procédé, jeudi 25 juin, à une seconde opération de secours au large de Lampedusa, entre les zones de recherches italienne et maltaise. Vers 17H30, 67 personnes fuyant la Libye ont été trouvées par le bateau-ambulance de SOS Méditerranée sur une embarcation d’à peine 10 mètres, en pleine mer, à 52 milles nautiques – environ 100 kilomètres – au « sud-sud ouest » de l’île italienne.
Ces dizaines de personnes étaient entassées sous un soleil accablant à bord d’un bateau en bois, sur lequel un moteur avait été artisanalement ajouté.
« Je vous aime tous ! », s’est écrié l’un des passagers au moment de l’arrivée des marins-sauveteurs de l’Ocean Viking, a rapporté un journaliste de l’AFP présent sur place.
Ces nouveaux rescapés, hommes ou adolescents, sont de tous âges et de tous horizons, précise l’AFP. Beaucoup d’entre eux sont originaires du Bangladesh et du Maroc. À bord de l’Ocean Viking, ils ont rejoint 51 autres personnes dont une seule femme, enceinte, issues du premier sauvetage survenu aux alentours de midi le même jour.
Au total, 118 migrants sont désormais présents à bord du navire, qui a repris lundi ses opérations en mer après trois mois d’arrêt forcé en raison de la pandémie de coronavirus.
« Libye, pan pan »
Sur le bateau humanitaire, un parcours Covid-19 et de strictes mesures ont été mis en place pour éviter, à tout prix, une contagion du virus. À l’arrivée des rescapés, une équipe médicale leur a fourni un masque chirurgical et vérifié immédiatement leur température.
« Libye, pan pan », a mimé l’un d’eux, ses doigts en forme de gâchette, en patientant pour se voir remettre un sac contenant une bouteille d’eau et une barre protéinée.
»Tous [sont] pris en charge par notre équipe médicale, leur état de santé étant minutieusement surveillé », a tweeté SOS Méditerranée.
L’embarcation avait « été repérée par Moon Bird, l’avion de l’ONG Sea-Watch, dont l’Ocean Viking a reçu un signalement », a par ailleurs expliqué l’ONG.
Quelques heures plus tôt, la première opération de sauvetage s’était déroulée beaucoup plus près de Lampedusa, à une trentaine de kilomètres.
Ces rescapés sont en grande majorité des Pakistanais(31) et des Erythréens (11) dont l’embarcation en bois était « à la dérive » « à la croisée des zones de recherche et de sauvetage maltaise et italienne », a souligné SOS Méditerranée. « Nous avons donc demandé un lieu de débarquement sûr aux autorités de ces deux pays. »
Casse-tête
Situation sanitaire oblige, les passagers de l’Ocean Viking se dirigent désormais vraisemblablement vers une période de quarantaine.
Ces dernières semaines, la gestion de la crise sanitaire est devenue un casse-tête pour les navires humanitaires : à la suite de la découverte de plusieurs cas positifs de Covid-19 parmi les migrants secourus par le Sea-Watch 3, l’Italie, où les débarquements reprennent progressivement, a rappelé le protocole pour ces personnes secourues.
Tous, en débarquant, sont soumis à une quatorzaine dans un centre dédié ou à bord d’un autre navire, comme c’est le cas pour les migrants du Sea-Watch 3, transférés sur le ferry Moby Zazà, amarré dans le port sicilien de Porto Empedocle.
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A bord de l’Ocean Viking, une personne souffrant de fièvre a immédiatement été placée à l’isolement jeudi, par précaution, en attente de vérification.
Ces opérations de sauvetage ont repris sur fond d’explosion des traversées depuis la Libye ces derniers mois : entre janvier et fin mai, elles ont bondi de 150% comparé à la même période l’an dernier, selon l’ONU. Mercredi déjà, plusieurs embarcations de migrants sont ainsi arrivées par elles-mêmes à Lampedusa.
Sources : https://www.infomigrants.net/