Le Sea-Eye 4 est arrivé vendredi matin au port sicilien de Pozzallo pour y débarquer les 415 migrants secourus quelques jours plus tôt en mer Méditerranée. Plus aucun navire humanitaire ne sillonne la zone de recherche et de sauvetage, au large de la Libye.
Après plusieurs jours de navigation, le Sea-Eye 4 de l’ONG allemande éponyme a accosté vendredi 21 mai au port de Pozzallo, en Sicile. Les 415 naufragés, dont 150 enfants, à bord du navire humanitaire devraient débarquer dans la journée sur le sol italien après avoir effectué des tests nasaux pour détecter d’éventuelles contaminations au Covid-19.
Les premiers examens ont débuté vendredi matin. Selon Jan Ribbeck, le directeur des opérations de Sea-Eye, « un bébé de huit mois et d’autres tout-petits hurlent » à cause des écouvillons nasaux. Des « remarques racistes » auraient également été proférées à l’encontre des exilés.
Le Sea-Eye 4 a été informé mercredi soir par l’Italie qu’il pourrait accoster à Pozzallo, sur la côte sud-est de la Sicile, alors qu’il se trouvait au large de Palerme, au nord-ouest de l’île. Si l’équipage s’est félicité de cette décision, après avoir essuyé un refus de Malte, il a déploré d’avoir à reprendre la mer en direction de Pozzallo.
« Le Sea-Eye 4 s’est enfin vu attribuer un havre de paix ! Mais pourquoi Pozzallo ? Comment avez-vous eu l’idée d’envoyer un navire de sauvetage avec des centaines de personnes épuisées et 150 enfants pour un voyage en mer de deux jours, alors qu’il était déjà devant un port sûr ? », s’est interrogée l’ONG sur son compte Twitter.
Secourus au large des côtes libyennes entre vendredi 14 et dimanche 16 mai lors de six opérations de sauvetage, les naufragés avaient déjà dû passer plusieurs nuits sur « les planches en acier » du navire humanitaire avant de se voir attribuer un port sûr.
Aucun navire présent au large de la Libye
Il s’agit de la première mission pour le Sea-Eye 4, qui avait quitté le chantier naval de Rostock, dans le nord de l’Allemagne, mi-avril pour se diriger vers la Méditerranée centrale.
À la date du 21 mai, aucun navire humanitaire ne se trouve dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone). L’Aita Mari du collectif Maydayterraneo navigue dans les eaux maltaises et se rendra au large des côtes libyennes « s’il y a un canot en danger », indique l’organisation à InfoMigrants.
La plupart des autres bateaux d’ONG généralement actifs en Méditerranée sont actuellement bloqués dans des ports italiens. Le Sea Watch 3 a quant à lui été autorisé à quitter la Sicile jeudi après 59 jours d’immobilisation. Le navire de l’ONG allemande éponyme a fait route vers son port d’attache en Espagne pour y effectuer des réparations, avant de reprendre la mer.
Par ailleurs, un nouveau navire devrait prochainement arriver au large de la Libye. Médecins sans frontières (MSF) a annoncé le 13 mai la reprise de ses activités de sauvetage en Méditerranée centrale. L’ONG médicale ne déploie pas cette fois-ci des équipes sur des navires humanitaires d’autres organisations mais affrète son propre navire, le Geo Barents.
Sources : https://www.infomigrants.net/