Après sept jours d’attente en mer et 17 demandes de débarquement, le Geo Barents a finalement été autorisé mardi soir à accoster à Tarente, au sud de l’Italie. Le navire humanitaire de Médecins sans frontières avait secouru 267 migrants au large de la Libye entre le 26 et le 30 août.
« Un lieu sûr a enfin été attribué. » C’est par ces mots que Médecins sans frontières (MSF), qui affrète le Geo Barents, a annoncé mardi 6 septembre dans la soirée avoir finalement reçu l’autorisation de débarquer dans un port italien. Le navire humanitaire fait désormais route vers Tarente, au sud de l’Italie.
Le Geo Barents, avec à son bord 267 personnes, attendait depuis sept jours qu’un lieu sûr lui soit attribué. Durant cette période, 17 demandes de débarquement ont été envoyées à Malte et à l’Italie. Comme à son habitude, la Valette n’a donné aucune réponse, laissant à Rome la responsabilité d’accueillir les naufragés.
En effet, depuis plusieurs années, Malte reste fermée aux débarquements des migrants secourus en Méditerranée. Jamais ou presque, la petite île européenne n’a autorisé les ONG à entrer dans ses ports.
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Sur le pont du Geo Barents, l’attente devenait de plus en plus difficile pour les 267 exilés, secourus entre le 26 et le 30 août au large de la Libye. « Certains des survivants ont du mal à se déplacer sur le navire en raison de blessures et de problèmes de santé chroniques, avait alerté MSF sur Twitter. Après avoir vécu une mort imminente, cette attente inutile exacerbe également la détresse émotionnelle et mentale. »
Plus de 1 000 morts depuis janvier
Par ailleurs, le Sea-Eye 4, qui a porté assistance à 76 migrants vendredi, est remonté vers les côtes italiennes et maltaises et réclame l’autorisation de débarquer dans un des ports des deux pays.
Un autre navire humanitaire a pris le relais dans la zone de recherche et de sauvetage. Le nouveau bateau, le Humanity 1, a effectué son premier sauvetage mardi soir en Méditerranée centrale.
L’équipage de l’ONG SOS Humanity a pris en charge 111 personnes en détresse dans un canot pneumatique, près de la Libye. Parmi les rescapés se trouvent deux femmes, 86 mineurs non accompagnés et deux bébés.
Même si les navires humanitaires sillonnent la Méditerranée centrale, cette route migratoire reste extrêmement périlleuse. Depuis le début de l’année, plus de 1 000 migrants ont péri dans ces eaux en tentant de rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). Et depuis 2014, date des premiers recensements de l’agence onusienne, on compte près de 20 000 morts et disparus dans cette zone maritime.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.