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La Lituanie commence à repousser les migrants venant de la Biélorussie

Les autorités lituaniennes ont déclaré mardi qu’elles avaient commencé à repousser les migrants qui essayaient d’entrer dans le pays, depuis la Biélorussie voisine. Les ONG dénoncent ces refoulements qui violent, selon elles, les droits de l’Homme.

« Quiconque tente d’entrer illégalement sur le territoire lituanien se verra refuser l’entrée et sera dirigé vers le point de contrôle frontalier international opérationnel le plus proche ». Le chef des garde-frontières lituaniens, Rustamas Liubajevas, a prévenu, mardi 3 août, face à la presse, que ses équipes avaient commencé à repousser les migrants qui essayaient d’entrer dans le pays. 

Quelque 180 exilés ont été renvoyés en Biélorussie durant cette journée, a-t-il ajouté. Rustamas Liubajevas a par ailleurs précisé que « des mesures dissuasives peuvent être prises contre ceux » qui tentent malgré tout de passer la frontière.

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La décision prise par la ministre lituanienne de l’Intérieur Agne Bilotaite, qui est entrée en vigueur mardi, permet aux autorités de recourir à la force pour détourner les migrants vers des points de passage frontaliers officiels ou des missions diplomatiques, où ils peuvent demander l’asile légalement.

Pour les ONG lituaniennes, cette pratique viole les droits de l’Homme et la Convention de Genève, relative au statut de réfugié. Les refoulements de migrants « restreignent le droit de l’Homme fondamental de demander l’asile dans un état sûr », a déclaré à l’AFP Akvile Krisciunaite, chercheuse de l’ONG Diversity Development Group. « La Biélorussie n’est pas un pays sûr et on sait que les droits de l’Homme y sont gravement bafoués ».

Série de mesures pour restreindre les arrivées de migrants

Cette nouvelle annonce des autorités s’inscrit dans une série de mesures visant à restreindre les arrivées de migrants en Lituanie, qui ont atteint un chiffre record cette année. Depuis janvier, ce petit pays balte de 2,8 millions d’habitants a enregistré plus de 4 000 migrants – pour la plupart originaires d’Irak – contre 81 pour l’ensemble de 2020.

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À l’occasion d’un déplacement en Lituanie, le 1er août, la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures a annoncé un soutien de 20 à 30 millions d’euros aux autorités pour renforcer leur contrôle frontalier.

Le 13 juillet, le parlement lituanien a adopté un projet de loi qui autorise la détention à grande échelle des demandeurs d’asile, limite le droit d’appel des personnes déboutées de leur dossier d’asile et supprime la plupart des droits accordés aux migrants, tel que le droit à un traducteur ou le droit d’obtenir des informations sur leur statut et la procédure d’asile.

Quelques jours plus tôt, des soldats lituaniens avaient commencé la construction d’un mur à la frontière avec la Biélorussie pour empêcher toute intrusion dans le pays.

Les autorités lituaniennes accusent le régime du dictateur Alexandre Loukachenko de laisser passer des migrants, en représailles aux sanctions de l’Union européenne prises après l’arrestation d’un dissident politique à Minsk.

source : ttps://www.infomigrants.net/fr

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