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Melilla : deux Marocains, accusés de trafic de migrants, ont été arrêtés

Deux ressortissants marocains, soupçonnés de faire passer des migrants en provenance du royaume, ont été arrêtés à Melilla par la police espagnole. Malgré des dispositifs de plus en plus répressifs à la frontière, les tentatives de traversées en mer et sur terre ne faiblissent pas.

Deux Marocains, soupçonnés d’avoir fait entrer illégalement par la mer des migrants à Melilla, ont été arrêtés par la police espagnole. Ils ont été interpellés lors d’une opération menée par l’Unité de lutte contre l’immigration clandestine et les faux papiers (UCRIF) sur des bateaux, accusés de transporter des migrants, a indiqué un porte-parole de la préfecture de police au média espagnol Europa Press.

Tous les membres de l’équipage ont été transportés au poste de police. Après enquête, un autre membre du réseau, chargé de recruter un pilote et de coordonner l’opération depuis le sol, a été appréhendé.

Les deux passeurs marocains, demandaient, eux, près de 2 000 euros à chaque candidat à l’exil. Ils seront poursuivis pour violation des droits des étrangers, et jugés par le tribunal de première instance de Melilla.

Une « frontière du futur »

Depuis le 13 mars 2020, la frontière entre Melilla et le Maroc est toujours fermée, « non pas à cause de différends » avec le royaume, mais pour prévenir « la pandémie de coronavirus », a fait savoir la déléguée du gouvernement dans l’enclave Sabrina Moh, à Television Melilla.

l n’empêche que la frontière se dote, depuis environ un an, de nouveaux éléments pour entraver l’accès des migrants la ville : des « peignes inversés » ont ainsi été récemment mis en place, pour remplacer les accordéons et les lames coupantes au sommet de la clôture. La déléguée a également affirmé « travailler au renforcement de la frontière intelligente ». « Déjà, avant la fermeture de la frontière, nous avions installé des caméras de reconnaissance faciale, et nous continuons à travailler dans ce sens, [pour élaborer] cette frontière du futur », a-t-elle ajouté.

>> À (re)lire : À Melilla, ces demandeurs d’asile subsahariens qui s’impatientent de rejoindre la « grande Espagne » (4/4)

Des gardes-frontière supplémentaires ont également été dépêchés sur place il y a un peu plus d’un mois et demi « pour répondre à la pression migratoire accrue ». Ces renforts n’avaient pas vocation à rester à Melilla, mais « puisque la pression continue, ils sont maintenus », a assuré Sabrina Moh.

Des traversées record

Il y a un mois, le jeudi 22 juillet au petit matin, plus de 300 migrants ont essayé d’escalader la clôture métallique séparant le Maroc de Melilla. Et malgré l’imposante présence policière, 238 personnes étaient parvenues à entrer sur le sol espagnol, soit un des chiffres les plus importants de ces dernières années.

De nombreux migrants marocains ou d’Afrique subsaharienne essaient régulièrement d’atteindre Melilla et l’autre enclave espagnole Ceuta, seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique. Certains tentent même la traversée à la nage, une voie très dangereuse, malgré les faibles distances qui séparent les côtes marocaines des territoires espagnoles.

« Oui, il y a des tragédies, parce que nager dans la zone de Melilla est dangereux. Déjà l’eau est froide et il y a des courants marins trompeurs », expliquait en avril dernier Mohammed Ben Issa, membre de l’Observatoire des droits de l’Homme au Maroc, à InfoMigrants. « Les migrants pensent que nager est le chemin le plus rapide mais c’est surtout très dangereux. »

source :https://www.infomigrants.net/fr

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