L’ancienne porte-parole du mouvement d’extrême-droite dissous Génération identitaire, Thaïs d’Escufon, a été condamnée jeudi à deux mois de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende pour « injures publiques ». La militante avait posté une vidéo anti-migrants après une opération du groupuscule dans les Pyrénées, à la frontière franco-espagnole.
Thaïs d’Escufon, ancienne porte-parole de Génération identitaire, a été condamnée jeudi 9 septembre à deux mois de prison avec sursis pour « injures publiques ». Une autre personne de ce mouvement, Jérémie Piano, a écopé de la même peine pour « provocation à la haine raciale ». Les deux militants du groupuscule d’extrême-droite dissous ont également été condamnés à 3 000 euros d’amende.
Thaïs d’Escufon et Jérémie Piano avaient publié des vidéos hostiles aux exilés à la suite d’une opération anti-migrants de Génération identitaire le 19 janvier au col du Portillon, à la frontière entre la France et l’Espagne.
Lors de cette action, une trentaine de militants au volant de véhicules sérigraphiés « Defend Europe » avaient déployé une banderole « No way ». Une équipe était ensuite partie avec un drone pour « surveiller la frontière », avaient-ils estimé.
« Stigmatisation » des migrants
Selon le procureur de la République de Saint-Gaudens, où s’est tenue l’audience, la porte-parole de Génération identitaire avait « stigmatisé » les exilés dans une vidéo Youtube publiée le 21 janvier en affirmant qu’il était « scandaleux qu’un migrant puisse traverser la frontière ».
Des propos qui caractérisent « ce passage de la frontière comme un danger, c’est une spéculation sur la notion de danger alors que rien n’est argumenté », selon le procureur Christophe Amunzateguy.
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Concernant Jérémie Piano, le magistrat avait dénoncé « un appel à la révolte » et « la construction d’un discours stigmatisant ». Dans une autre vidéo Youtube de l’opération postée le 20 janvier, il évoquait « une invasion migratoire », « des milliers de clandestins déjà en France » dont « probablement des voleurs, des violeurs et des terroristes en puissance ».
Christophe Amunzateguy avait requis quatre mois de prison avec sursis et réclamé 4 000 euros d’amende pour chacun.
« La peine qui était requise contre moi était complètement délirante, la condamnation ne l’est pas beaucoup moins », a déclaré à l’AFP Thaïs d’Escufon, précisant qu’il s’agissait de sa première condamnation.
Elle a également dénoncé une « atteinte très grave à la liberté d’expression » visant « à servir d’exemple pour criminaliser le discours anti-immigration ».
En revanche, SOS Racisme, partie civile au procès, s’est « félicité » de cette condamnation.
source : https://www.infomigrants.net/fr