Méditerranée : plus de 32 000 migrants interceptés en mer et ramenés en Libye en 2021 -

Selon l’OIM, 32 425 migrants ont été interceptés alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée en 2021 et ramenés en Libye, pays qu’ils cherchent à fuir. C’est près de trois fois plus qu’en 2020.

Selon des informations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 32 425 migrants ont été interceptés en mer en 2021 et renvoyés en Libye. Parmi eux, figurent 1 308 mineurs. Au cours de cette même année, 655 personnes sont mortes en Méditerranée centrale et 897 autres ont disparu, précise l’agence onusienne.

Ces chiffres représentent plus du double de ceux enregistrés en 2020, année au cours de laquelle 11 891 personnes ont été ramenées en Libye depuis la mer.

« Le nombre de migrants interceptés au cours de la première moitié de l’année [2021] est supérieur au total de l’année 2020, avec les décès et disparitions que cela engendre », soulignait, il y a quelques jours, la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA, selon l’acronyme anglais), dans son plan d’intervention humanitaire en Libye pour 2022.

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Le nombre de départs depuis les côtes libyennes a connu une forte augmentation ces derniers mois. Depuis le cessez-le-feu en Libye, signé en octobre 2020, les conditions de vie des migrants, déjà désastreuses, se sont encore aggravées partout dans le pays. Ils font aujourd’hui face à une recrudescence des violences et des enlèvements par des trafiquants. Ces facteurs poussent les exilés à quitter le pays, au prix d’énormes risques.

Dernier drame en date : le 25 décembre, 28 corps de migrants, en décomposition, ont été récupérés par les équipes du Croissant-Rouge sur les plages d’Al-Alous, à 120 kilomètres à l’ouest de la capitale Tripoli.

Cette hausse des interceptions s’explique aussi par un meilleur équipement des autorités libyennes. Depuis 2017, un accord entre l’Italie et la Libye prévoit le financement et la formation des garde-côtes libyens. Rome, soutenue par l’Union européenne (UE), fournit aux garde-côtes libyens notamment des vedettes rapides permettant d’intercepter les migrants en mer Méditerranée afin de les renvoyer en Libye. Cet accord controversé a été renouvelé en 2021.

D’après Oxfam, ces financements ont augmenté d’un demi-million d’euros l’an dernier. Le montant de l’aide financière italienne est passé « de 10 millions (d’euros) en 2020 à 10,5 millions en 2021 ». « Au total, 32,6 millions (d’euros) ont été alloués aux garde-côtes libyens depuis 2017 », précise l’ONG dans un rapport.