Pays basque : les migrants peuvent se faire vacciner en arrivant en France
Les migrants qui passent par Bayonne en venant d’Espagne peuvent désormais se faire vacciner dans le centre d’accueil Pausa. La structure, gérée par la ville, est devenue une étape incontournable pour les nouveaux arrivants désireux de continuer leur route vers d’autres villes françaises ou le nord de l’Europe.
Depuis le 17 janvier, les migrants accueillis au centre Pausa, à Bayonne, reçoivent, s’ils le souhaitent, une dose de vaccin Pfizer. Une collaboration entre la Permanence d’accès aux soins de santé (Pass) de la ville, l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine et la mairie a rendu possible ce dispositif.
« Des médecins viennent une demi-journée par semaine au centre pour vacciner ceux qui le veulent », explique à InfoMigrants David Tollis, directeur général des services de la ville de Bayonne. Pour chaque session, une vingtaine d’exilés environ bénéficient d’une injection.
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Avant de se faire vacciner, les migrants doivent se soumettre à un test sérologique pour savoir s’ils ont déjà contracté ou non des anticorps. Les exilés peuvent avoir perdu leur document relatif à leur schéma vaccinal sur la route, ou ont parfois reçu un vaccin non reconnu au sein de l’Union européenne. Les sérologies permettent d’adapter la prise en charge. « Avec ces analyses, on s’est rendu compte que 11 personnes sur 12 avaient déjà été infecté par le virus ou avaient déjà reçu une dose, en Espagne ou au nord de l’Afrique par exemple », signale David Tollis.
Éviter que le centre Pausa n’arrive à saturation
Les exilés qui arrivent en France par le Pays basque viennent pour la grande majorité d’Espagne ou des Canaries. Pour beaucoup, Bayonne n’est qu’une étape avant de continuer leur chemin vers d’autres villes françaises ou d’autres pays d’Europe du nord. Après s’être reposé quelques jours au centre Pausa, les migrants prennent un car ou un train pour rejoindre leur destination finale.
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Et pour monter dans un de ces moyens de transport, le passe vaccinal est obligatoire depuis le 17 janvier, sous peine de se voir notifier une amende de 135 euros.
Même si la mairie de Bayonne vante la mise en place de la vaccination pour les migrants dans un « but humanitaire », elle admet également que l’enjeu est de ne pas engorger le centre. « Il faut que les personnes migrantes puissent poursuivre leur parcours », insiste David Tollis.
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Non vaccinés, les migrants sont bloqués dans la ville. Dès son ouverture début 2019, la structure fonctionne comme un lieu d’accueil temporaire, d’une capacité de 120 places. En trois ans, 20 000 exilés sont passés par le centre Pausa. En moyenne, ils y sont restés 1,74 jours, selon les chiffres de la mairie.
À terme, les autorités locales entendent doubler le système de vaccination avec une demi-journée supplémentaire dans le centre. Les migrants de Bayonne peuvent aussi recevoir une injection dans le vaccinodrome de la ville, en concertation avec le personnel de Pausa, qui délivrera les rendez-vous.
Source: https://www.infomigrants.net