Près de 30 morts au large des Canaries, quelques heures après un autre naufrage
Un naufrage au large des Canaries a provoqué la mort de 28 personnes dans la nuit de dimanche à lundi. Les rescapés ont été retrouvés accrochés aux flotteurs de leur embarcation. Ce nouveau drame intervient quelques heures seulement après un autre accident dans l’Atlantique, où 44 migrants ont perdu la vie en mer.
Les drames se succèdent dans l’Atlantique. Dans la nuit de dimanche 8 à lundi 9 mai, au moins 28 migrants ont disparu au large des Canaries, quelques heures avant que l’embarcation ne soit repérée par un avion de sauvetage espagnol, indique l’agence de presse Efe.
Treize personnes, dont un adolescent, ont été secourues par deux hélicoptères des forces espagnoles. Ils ont ensuite été pris en charge par la Croix-Rouge sur l’île de Grande Canarie. Certains étaient si faibles qu’ils ont été évacués sur des chaises roulantes.

Ces exilés ont été retrouvés en mer en profonde détresse : ils étaient accrochés aux flotteurs de leur canot et risquaient à tout moment de se noyer. Des fortes vagues ont déstabilisé le bateau, provoquant le naufrage.
L’embarcation était composée à l’origine de 41 migrants, tous originaires d’Afrique subsaharienne. Ils avaient quitté trois jours plus tôt la ville côtière de Laayoune, au sud-ouest du Maroc, connue pour être un lieu de départ des bateaux d’exilés.
72 morts en 24 heures dans l’Atlantique
« Sept corps ont été transférés à la morgue et les autres victimes ont été englouties par la mer », a précisé la fondatrice Helena Maleno. Douze exilés seulement ont survécu.
En 24 heures donc, ce sont 72 migrants qui ont perdu la vie en essayant d’atteindre les Canaries.
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Si la distance qui sépare les côtes marocaines de l’archipel espagnol n’est que d’une centaine de kilomètres, la traversée de l’Atlantique n’est pas sans risques. Les forts courants, les vents violents et les canots surchargés en mauvais état qu’utilisent les exilés rendent la route extrêmement dangereuse.
Depuis le début de l’année, plus de 200 personnes sont mortes dans l’Atlantique, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). L’an dernier, ils étaient plus de 4 000 à décéder dans cette zone maritime d’après un bilan dressé par Caminando Fronteras grâce aux appels de migrants ou de leurs proches sur ses numéros d’urgence.
Coopération renforcée entre l’Espagne et le Maroc
Ces derniers jours, une hausse des départs a été observée depuis les côtes du sud du Maroc. Selon le journaliste espagnol Txema Santana, cette recrudescence s’explique par une vague d’arrestations de migrants à Laayoune et dans le Sahara occidental.
Ces opérations des forces marocaines coïncident avec la reprise et le renforcement de la coopération en matière migratoire entre Rabat et Madrid. Les réunions entre les deux pays se multiplient ces dernières semaines, après des mois de tensions diplomatiques.
La dernière rencontre remonte au vendredi 6 mai. Les deux États ont convenu de nouvelles « modalités de travail commun » entre policiers, officiers de liaisons et patrouilles mixtes dans le but d’empêcher les départs d’embarcations, selon un communiqué conjoint.
En avril, l’Espagne et la Maroc avaient déjà convenu d’intensifier les expulsions de Marocains en situation irrégulière depuis les Canaries vers Casablanca et Agadir grâce à de nouvelles liaisons aériennes.