Le navire humanitaire de SOS Méditerranée a porté secours, jeudi, à 158 personnes, dont six femmes enceintes et plusieurs enfants, qui se trouvaient à bord de deux embarcations pneumatiques au large de la Libye.
SOS Méditerranée, qui affrète le navire, indique qu’un homme blessé se trouve également parmi les rescapés.
Selon les premiers témoignages, les exilés avaient passé jusqu’à 9h en mer et beaucoup étaient épuisés et en « détresse émotionnelle », a insisté SOS Méditerranée, qui opère à bord avec l’aide de la Fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
Les départs depuis les côtes libyennes ne connaissent pas de répit. Et les navires humanitaires sont très sollicités. Entre le 9 et le 12 mai, le Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF) a secouru 470 personnes au large de la Libye. Le Sea Watch 4 a, lui, récemment porté secours à 145 personnes. Quant au Sea-Eye 4, il a été autorisé, dimanche, à accoster en Sicile avec les 58 personnes secourues quelques jours plus tôt en Méditerranée centrale.
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La Méditerranée centrale reste une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Depuis le début de l’année, au moins 572 migrants ont péri en Méditerranée centrale en tentant de rejoindre l’Europe sur des embarcations de fortune, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). L’an dernier, ce chiffre s’élevait à 2 048. Et au total depuis 2014, ce sont près de 24 000 personnes qui sont mortes ou ont disparues en mer.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio…) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.