L’Aurora, nouveau navire humanitaire de l’ONG allemande Sea-Watch, a porté assistance, lundi, à 85 migrants au large des côtes libyennes. Quelques heures seulement après le sauvetage, les rescapés ont pu accoster sur l’île italienne de Lampedusa.
Lundi 30 mai au petit matin, l’ONG allemande Sea-Watch a secouru 85 personnes, dont une femme et trois enfants, en détresse en Méditerranée centrale. L’embarcation avait alerté la plateforme d’aide aux migrants en mer Alarm Phone, qui a elle-même prévenu le voilier Nadir de Resqship, présent dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone).
Dans la nuit de dimanche à lundi, le voilier a repéré le canot, parti la veille de Zouara, à l’ouest de la Libye. « L’eau était déjà entrée dans le bateau, qui bougeait de plus en plus. Malgré la situation menaçante, les gens sont restés relativement calme », indique Resqship sur Twitter.
>> À (re)lire : Malte, ou le refus assumé de porter secours aux migrants en détresse en Méditerranée
Le Nadir a distribué des gilets de sauvetage aux naufragés et est resté près de l’embarcation en attendant l’arrivée de l’Aurora, affrété par Sea-Watch et l’ONG britannique SAR-Relief. Les rescapés ont été rapidement autorisés à débarquer au port italien de Lampedusa, quelques heures seulement après leur sauvetage.
Les navires humanitaires doivent la plupart du temps attendre plusieurs jours avant de se voir attribuer un port sûr pour le débarquement des migrants. L’Ocean Viking, qui a accosté lundi à Pozzallo, en Sicile, a effectué huit demandes en 10 jours avant de pouvoir jeter l’ancre en Italie.
« L’un des navires les plus rapides de la flotte civile »
Long de 14 mètres, l’Aurora a été « spécialement converti » pour effectuer des sauvetages en Méditerranée, ont précisé les militants de Sea-Watch. « C’est l’un des navires les plus rapides de la flotte civile ». Il est une « réponse aux personnes laissées mortes aux portes de l’Europe, ont-ils ajouté. Chaque urgence maritime est une course contre la montre, surtout lorsque les États ne remplissent pas leur devoir de sauvetage ».
L’Aurora est cependant moins adapté pour prendre en charge sur une longue période un grand nombre de personnes, en comparaison de l’Open Arms ou de l’Ocean Viking, qui sont beaucoup plus grands et possèdent des moyens humains et matériels plus importants. Le nouveau bateau de l’ONG allemande compte à bord uniquement six membres d’équipage et ne permet pas de s’abriter en cas de d’intempéries ou de se protéger du soleil.
Sea-Watch affrète deux autres bateaux : le Sea Watch 3, actuellement au large de la Libye, et le Sea Watch 4, amarré en Sicile. L’ONG est également présente dans les airs avec son avion de surveillance, le Seabird.