Face aux arrivées – et tentatives d’arrivées – de migrants de plus en plus importantes sur le sol héllénique, la Grèce a décidé de prolonger le mur érigé à sa frontière avec la Turquie de 40 km à 120 km. Les travaux devraient commencer prochainement. Athènes a demandé un coup de pouce financier à l’Union européenne pour finaliser ce chantier.
Face aux récentes et nombreuses tentatives de traversées de ces dernières semaines, les autorités grecques ont déclaré dimanche 29 mai qu’elles prévoyaient une extension majeure du mur construit le long de la frontière terrestre avec la Turquie, dans la région de l’Evros.
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Pour engager ces travaux, Athènes a demandé l’aide financière de l’Union européenne (UE). Concrètement, Notis Mitarachi, le ministre des Migrations, a précisé que le mur d’acier serait étendu de 40 à 120 kilomètres et que les travaux de construction commenceraient prochainement. Il n’a en revanche donné aucun détail sur le coût prévisionnel du projet.
Signe d’un renforcement des contrôles, Athènes a également annoncé début mai l’embauche de 250 garde-frontières supplémentaires pour surveiller la région de l’Evros. On compte au total environ 1 000 militaires le long des 500 km de frontière fluviale.
Selon les données officielles grecques, plus de 3 000 demandeurs d’asile sont arrivés dans le pays depuis janvier, dont environ 1 000 pour le seul mois d’avril. Pour stopper les flux de migrants, la Grèce avait déjà investi ces dernières années dans un arsenal ultra-moderne. Elle s’est équipée de caméras thermiques et radars high-tech accrochés sur les pylônes le long de la frontière, balayant la zone pour empêcher les entrées illégales. La police a même acquis deux canons sonores, positionnés au sud et au nord de l’Evros.
L’UE ne finance pas les murs de barbelés
La Grèce accuse depuis toujours la Turquie, sa voisine, d’ouvrir sciemment ses frontières et d' »instrumentaliser » la migration pour en faire un moyen de pression sur les pays de l’UE. Une affirmation démentie par Ankara, qui dit assumer un « fardeau » énorme en accueillant quelque 4 millions de réfugiés sur son sol, dont la plupart ont fui la guerre civile en Syrie.
L’année dernière, 12 pays, dont la Grèce, avaient aussi demandé un financement de l’UE pour la construction des murs frontaliers, financés par les budgets nationaux. La Commission européenne avait catégoriquement refusé. L’Union ne financera pas « de barbelés et de murs » aux frontières pour empêcher les arrivées de migrants, avait clairement déclaré le 22 octobre dernier la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Depuis des années, l’Europe se barricade et érige des murs métalliques ou de barbelés, dans le but d’empêcher les migrants de passer les frontières. Il existe actuellement une dizaine de murs anti-migrants dans l’Union européenne.
La plupart sont situés aux frontières extérieures de l’UE, principalement dans l’est. La Pologne, par exemple, construit actuellement un mur en béton qui remplacera bientôt, sur 4 portions, les barbelés à sa frontière avec la Biélorussie. Mais au sein de l’Union, des barrières sont aussi été dressées entre des pays membres de l’UE : Autriche/Slovénie, Hongrie/Croatie et Slovénie/Croatie.
Source : http://www.infomigrants.net