Le bébé et sa mère ont été découverts par des garde-côtes grecs qui patrouillaient près de l’île de Lesbos. Tous les deux, ainsi que le groupe de migrants érythréens auquel ils appartenaient, sont sains et saufs.
C’est une opération de sauvetage peu commune. Mercredi 22 juin, une patrouille de garde-côtes grecs repère un groupe de personnes sur un îlot rocheux inhabité, près de l’île grecque de Lesbos. Sur place, 24 hommes et cinq femmes, tous Érythréens, attendent dans l’angoisse d’être secourus. Et plus particulièrement une des exilées, qui venait tout juste d’accoucher d’un petit garçon. Tous les naufragés, qui étaient partis de la Turquie voisine, ont été secourus et emmenés à Lesbos.
La mère et le bébé sont « en bonne santé », et ont été hospitalisés sur l’île, a déclaré le responsable des garde-côtes.

L’îlot de Barbalias sur lequel se sont échoués les migrants se situe à environ 20 kilomètres de la côte turque, et à trois kilomètres à l’est de Lesbos. L’île grecque a été le point d’entrée le plus actif de l’Union européenne pendant la crise de 2015-2016, lorsque des centaines de milliers de personnes ont fui la guerre en Irak et en Syrie.
Les naufrages dans cette zone dangereuse sont réguliers. Le 2 mars, le corps d’une personne a été découvert par les garde-côtes grecs à moins d’un kilomètre du port de Mytilène, le chef-lieu de l’île de Lesbos. Mardi 1er mars, les corps de six personnes d’origine africaine, trois hommes et trois femmes, avaient déjà été retrouvés. Quatre d’entre eux avaient été découverts sur le plage d’Ano Skala, tandis que les deux autres avaient été repêchés en mer.
Des naufrages à répétition
À cause du durcissement de la politique migratoire en Grèce, matérialisé par une surveillance bien plus accrue en mer où les refoulements illégaux et violents sont devenus légion, de plus en plus de migrants empruntent désormais une autre route pour atteindre directement l’Italie. Un passage tout aussi dangereux pour les exilés. Le 9 janvier, le corps décomposé d’un enfant avait été retrouvé sur une plage de l’île grecque de Naxos, devant un restaurant.
Fin décembre, plusieurs accidents impliquant des migrants ont eu lieu dans les Cyclades. Le 24, les garde-côtes ont récupéré les corps de 16 migrants – 12 hommes, trois femmes et un bébé – et secouru 63 autres qui se trouvaient à bord d’un bateau, près de l’île de Paros. Parti des côtes occidentales turques, l’embarcation avait pour destination l’Italie.
La veille, 11 corps inanimés avaient été retrouvés après un autre naufrage : un bateau avec une centaine de personnes à bord s’était échoué sur un îlot au nord de l’île d’Anticythère, au sud du Péloponnèse. Quelque 90 rescapés, parmi lesquels 11 femmes et 27 enfants, avaient été secourus par les garde-côtes.
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D’après le ministre de la Marine marchande et de la Politique insulaire, Ioánnis Plakiotákis, 1 450 opérations de recherche et de secours ont été menées par les garde-côtes grecs au cours de l’année 2021. De son côté l’ONG norvégienne Aegan Boat Report déplore 629 cas de refoulements illégaux de migrants dans les îles de la mer Égée en 2021. Plus de la moitié ont eu lieu à Lesbos et à Samos.
Source : https://www.infomigrants.net