Vingt corps de migrants ont été retrouvés dans le désert libyen, à la frontière avec le Tchad, ont indiqué, mercredi, les services de secours libyens. Les exilés auraient trouvé la mort environ 15 jours plus tôt.
C’est un lieu de passage des migrants moins connu que la Méditerranée mais également très meurtrier. Les corps de 20 migrants ont été retrouvés par les services de secours de la ville de Koufra, mardi 28 juin, dans le désert libyen, à 120km de la frontière tchadienne.
Les corps se trouvaient sur le sable, autour et sous un pick up noir. « Le chauffeur s’est perdu…et nous pensons que le groupe est mort il y a environ 14 jours étant donné que le dernier appel téléphonique passé depuis un portable dans cette zone remonte au 13 juin », a indiqué à Reuters Ibrahim Belhasan, le chef du service d’ambulance de Koufra.
Selon lui, deux des corps seraient ceux de Libyens, les autres seraient des Tchadiens entrés illégalement en Libye. Tous sont morts de déshydratation.
Les services de secours de Koufra ont posté, mercredi, une vidéo prise lors de la découverte des corps dans laquelle on peut voir des secouristes placer chaque corps dans un sac mortuaire noir.
Dans un message posté sur leur page Facebook, les services de secours de Koufra ont également indiqué que les 20 corps ont été enterrés après les « procédures » effectuées par le procureur et le médecin légiste, sans préciser exactement de quelles procédures il s’agissait.
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Au 5 000 morts dans le Sahara depuis 2014
Le nombre de morts et de disparus est particulièrement difficile a comptabiliser dans le Sahara. Le projet Missing migrants de l’Organisation international pour les migrations (OIM) a enregistré 5 386 décès sur cette route depuis 2014, contre 24 234 sur l’ensemble des routes méditerranéennes. Depuis le début de l’année 2022, 161 décès ont déjà été enregistrés mais le nombre réel de morts et probablement bien supérieur.
De très nombreux migrants originaires d’Afrique subsaharienne se rendent en Libye dans l’espoir d’y trouver du travail ou bien de rejoindre l’Europe. Mais le voyage, et notamment la traversée du Sahara durant laquelle les exilés sont totalement dépendants de leurs passeurs, est extrêmement dangereux.
Sur la route, il est fréquent que des véhicules transportant des migrants tombent en panne ou que les trafiquants se perdent, et abandonnent leurs passagers par crainte des postes de contrôle ou des patrouilles militaires, notamment nigériennes.
En avril dernier, 25 migrants nigériens ont été secourus en plein désert, dans le nord du Niger, par les équipes de l’OIM et de la Protection civile. Les exilés avaient été abandonnés par leur chauffeur, et étaient « restés trois jours sans nourriture et sans eau ».
En avril 2020 déjà, en pleine pandémie de Covid-19, plus de 250 migrants ouest-africains en détresse avaient été retrouvés près de Madama, à la frontière du Niger avec la Libye, abandonnés par leurs passeurs, selon l’OIM.
Source : http://www.infomigrants.net