Une vaste opération de police s’est déroulée, mardi, dans cinq pays européens, dont l’Allemagne et la France, pour démanteler un réseau de passeurs, a annoncé la police allemande. Dix-huit trafiquants, qui organisaient des traversées clandestines de la Manche pour rejoindre l’Angleterre, ont été interpellés en Allemagne et cinq autres aux Pays-Bas.
Un coup de filet international a été lancé, mardi 5 juillet, dans cinq pays européens pour démanteler un réseau de passeurs qui organisait des traversées de la Manche pour des migrants désireux de rejoindre l’Angleterre. Des opérations de police ont été effectuées en Allemagne, France, Belgique, Grande-Bretagne et Pays-Bas.
En Allemagne, 18 personnes ont été interpellées. Elles « sont soupçonnées d’avoir participé à l’entrée clandestine d’étrangers en bande organisée », selon un communiqué commun des polices fédérale et d’Osnabrück et du parquet de cette ville.
Au total, 36 perquisitions ont été menées dans plusieurs régions allemandes dont celle de Basse-Saxe, ont ajouté les autorités. Cette ville à l’ouest du pays est considérée comme une importante base arrière des réseaux de passeurs vers la Grande-Bretagne, avait indiqué en avril à l’AFP une responsable de la Police aux frontières (PAF) française.
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Cette vaste opération, coordonnée par Europol et Eurojust, a mobilisé un grand nombre de policiers. Rien qu’en Allemagne, ce sont 900 agents qui ont été impliqués.
Des actions similaires se sont déroulées dans les quatre autres pays européens concernés. Aux Pays-Bas, cinq personnes ont été interpellées, d’après le média allemand Der Spiegel.
« Jusqu’à 10 000 personnes sur des bateaux pneumatiques »
Peu de détails ont été donnés mais selon Der Spiegel, citant la police d’Osnabrück, ce réseau de passeurs, essentiellement kurde irakien, aurait organisé, « ces 12 à 18 derniers mois », la traversée de « jusqu’à 10 000 personnes sur des bateaux pneumatiques » vers le Royaume-Uni.
Une responsable de la police française avait également assuré, en avril, que la communauté kurde irakienne était à l’origine du phénomène des « small boats », qui a émergé en 2019 et supplanté depuis les tentatives pour rejoindre la Grande-Bretagne par camions.
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Les tentatives de traversées clandestines de la Manche ont explosé au premier semestre 2022, après une année 2021 déjà record, selon le ministère français de l’Intérieur.
En 2021, ces tentatives de traversées généralement par bateaux pneumatiques au départ du littoral nord de la France, entre Calais et Dunkerque, avaient concerné 52 000 personnes et 28 000 migrants l’avait réussie, d’après la même source.
Source : http://www.infomigrants.net