Entre le 17 et le 19 juillet, les autorités ont porté secours à 236 personnes en détresse en mer Méditerranée. Des opérations courantes pour la Marine : au premier trimestre 2022, plus de 14 000 tentatives de traversée ont été déjouées.
Bien que la route des Canaries, dans l’océan Atlantique, soit très empruntée, de nombreux migrants tentent toujours de rallier l’Europe depuis le nord du Maroc. Entre le 17 et le 19 juillet, les autorités marocaines ont porté secours à 236 personnes, pour la plupart d’origine subsaharienne, au large de la Méditerranée. Six femmes font partie des rescapés.
« Les migrants secourus ont reçu les premiers soins nécessaires par la Marine royale, avant d’être transférés vers des ports pour être remis par la suite à la Gendarmerie Royale afin d’appliquer les procédures administratives en vigueur », a fait savoir l’agence marocaine de presse (MAP), citant une source militaire anonyme.
Ces opérations sont régulières dans le royaume : au cours du premier trimestre de cette année, les autorités marocaines ont déjoué 14 746 tentatives de migration clandestine.
Entre le 9 juillet et le 12 juillet dernier, 257 exilés, dont des femmes et des enfants, ont été récupérés en mer Méditerranée et en Atlantique par la flotte marocaine. Ces personnes se trouvaient « à bord d’embarcations de fortune » et « de kayaks ». Certaines ont même été secourues alors qu’elles tentaient d’atteindre l’Espagne « à la nage ».
« Des courants marins trompeurs »
Certains candidats à l’exil – africains subsahariens comme marocains – tentent de rallier les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres de l’Union européenne en Afrique, de cette manière. À cause des clôtures très difficilement franchissables qui les séparent du Maroc, et de la répression policière qui s’exerce à cet endroit, nager apparaît parfois comme une ultime solution, bien que très risquée. Et ce, même si Ceuta et Melilla ne se trouvent qu’à une centaine de mètres des côtes marocaines.
« Les migrants pensent que nager est le chemin le plus rapide mais c’est surtout très dangereux« , expliquait, en avril 2021 à InfoMigrants, Mohammed Ben Issa, membre de l’Observatoire des droits de l’Homme au Maroc. « Déjà l’eau est froide et il y a des courants marins trompeurs. »
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D’après le chercheur, « ceux qui traversent sont aussi ceux qui ne peuvent pas payer des passeurs pour franchir la Méditerranée à bord de zodiac ou de jet-ski. La nage ne coûte rien. » Certains l’ont pourtant, parfois, payé de leur vie.
En septembre 2021, un jeune Marocain s’était noyé au large de Ceuta. Il avait été retrouvé près de la plage de Tarajal. La même découverte macabre avait été faite par les autorités marocaines en juin 2021, lorsqu’un corps sans vie, vraisemblablement d’origine marocaine, avait été repêché au même endroit. La victime portait une combinaison.
Source : http://www.infomigrants.net