Un bateau transportant 30 migrants a été secouru par les garde-côtes grecs à l’ouest de la Crète. Les exilés espéraient rejoindre l’Italie, empruntant la dangereuse route calabraise où les arrivées se multiplient depuis plusieurs mois.
Trente personnes, dont 9 enfants, ont été secourues par les garde-côtes grecs au large de l’île de Crète, mardi 30 août au matin. Ayant quitté la Turquie, ils étaient en route pour l’Italie lorsque leur bateau a rencontré des difficultés en mer, indique le journal grec Ekathimerini. Ils ont été transportés au port de La Canée, une ville au nord-ouest de l’île, rapportent les garde-côtes. Les sauvetages dans cette zone sont de plus en plus fréquents, alors qu’un nombre croissant de migrants emprunte la “nouvelle route” calabraise pour rejoindre directement l’Italie depuis la Turquie.
Ces dernières semaines, les arrivées en Calabre, mais également les accidents sur cette route maritime, se multiplient. Au 10 août 2022, plus de 7 000 personnes avaient débarqué en Calabre. Mercredi 24 août, un bateau transportant 451 personnes a accosté au port italien de Cantazaro, pas ses propres moyens. Trois jours plus tôt, le navire humanitaire Geo Barents a porté assistance, sur demande de l’Italie, à une centaine de personnes près des côtes calabraises.
À la mi-août, trois voiliers ont échoué sur l’île de Cythère, au nord de la Crète. 241 migrants ont été retrouvés, et trois passeurs présumés, les conducteurs des voiliers, ont été arrêtés. Le 10 août, près de 50 personnes ont été portées disparues dans l’un des pires naufrages survenus en mer Égée, alors qu’ils avaient quitté la ville turque d’Antalya avec pour destination l’Italie.
>> À (re)lire : Italie : les arrivées de migrants toujours plus nombreuses sur « la nouvelle route » calabraise
Une traversée dangereuse
Le trajet depuis les côtes turques jusqu’en Calabre est bien plus long que celui qui relie, par exemple, la Libye à la Sicile. Pour atteindre la région, il faut compter sept jours de navigation. En novembre 2021, Hamid, un jeune homme fuyant l’Afghanistan avait assuré à l’agence de presse AP que cette traversée avait été « la pire expérience de sa vie ». De nombreux cas de déshydratation ont ainsi été rapportés, certains passagers expliquant qu’ils ont été obligés de boire de l’eau de mer mélangée à du sucre.
Si les migrants se tournent vers cette route plus longue, c’est notamment pour éviter la Grèce, soumise à d’importants contrôles. Depuis plusieurs années, les exilés et les ONG de défense des droits humains dénoncent de très nombreux refoulements illégaux pratiqués par les garde-côtes grecs. En 2021, l’ONG norvégienne Aegean Boat Report a comptabilisé pas moins de 629 cas de refoulements illégaux de migrants menés par les garde-côtes grecs en mer Égée, concernant 15 803 personnes. La Grèce, de son côté, a toujours démenti tout refoulement illégal à ses frontières.
Source : http://www.infomigrants.net