Les services d’interprétariat téléphonique auxquels les autorités françaises font appel sont saturés. Le préfet du département du Var, où se situe la « zone d’attente » des migrants de l’Océan Viking, évoque un véritable « handicap » pour s’occuper des rescapés.
Plusieurs associations d’aide aux migrants, mais aussi des élus et le préfet du Var, Evence Richard, ont alerté sur le manque d’interprètes dans la « zone d’attente » fermée où ont été placés les migrants rescapés du navire humanitaire Ocean Viking.
« L’interprétation téléphonique est une véritable bénédiction mais pour la vie quotidienne et pour la notification des procédures, ça reste très compliqué », a expliqué mercredi 16 novembre le préfet du Var, estimant que le manque d’interprète était « un vrai handicap ».
Depuis leur arrivée dans le port militaire de Toulon vendredi, les personnes secourues au large de la Libye par l’Ocean Viking ont été placées dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens, dans le Var, transformé en « zone d’attente internationale » fermée.
Ils y ont été soumis à des contrôles de sécurité avec la police, puis à de premiers entretiens avec des agents de l’Office français de protection des réfugiés (Ofpra), dépêchés sur place pour évaluer si leur demande d’asile était fondée. Si le personnel de l’Ofpra était bien là physiquement, la traduction s’est faite via un interprète d’une agence de prestataires, contacté par téléphone.
« Comme le prévoient les textes applicables, les demandeurs sont entendus dans la langue de leur choix, avec le concours d’un interprète lorsque cette langue n’est pas le français » avait indiqué l’Ofpra à InfoMigrants lors de l’arrivée des rescapés dans la « zone d’attente ». « Comme c’est le cas habituellement dans le contexte de l’asile à la frontière (compte tenu de la diversité des langues susceptibles d’être mobilisées dans un bref laps de temps), l’interprétariat est assuré par téléphone ».
Une diversité de nationalités et des langues rares
Parmi les migrants de l’Océan Viking figurent des Soudanais, des Maliens, des Syriens ou encore des Erythréens ou Bangladais, qui ne parlent souvent ni français, ni anglais. Certains parlent des langues rares, dont les interprètes sont peu nombreux et « pas toujours disponibles », a constaté Evence Richard.
Quelques policiers et bénévoles parlant l’arabe font office d’interprètes, mais les autorités doivent faire appel à un service téléphonique pour les autres langues et dialectes, indique l’AFP. Or l’interprétation téléphonique a ses limites, comme le souligne le préfet du Var : « L’interprétation téléphonique est une véritable bénédiction mais pour la vie quotidienne et pour la notification des procédures, ça reste très compliqué ».
Sources :www.infomigrants.net