Des migrants blessés après avoir tenté de franchir la clôture barbelée vers le port Cherbourg
Les travaux d’élévation d’une barrière de protection de plus de quatre mètres de haut, surmontée de barbelés, ont commencé dans la zone du port commercial de Cherbourg pour empêcher le passage de migrants qui tenteraient de s’introduire dans les remorques des poids lourds en partance pour le Royaume-Uni. Ces tentatives se sont multipliées cette années et de nombreux migrants se blessent.
À Cherbourg, dans la Manche, les autorités portuaires sont en train de construire une clôture de 4 mètres de haut le long de la gare maritime. Par endroit la barrière a déjà été érigée. À terme ce mur devrait ceinturer la zone d’où partent les navires marchands en direction de l’Angleterre sur 3,5 kilomètres de long.
Jusqu’à présent, la clôture mesurait 2,80 mètres et était surmontée à son sommet par des barbelés dotés d’éléments tranchants ressemblant à des lames de rasoir.
« J’ai reçu ce matin des migrants qui ont les mains couvertes de blessures », raconte Claudie Rault-Verpey, une bénévole de l’association Itinérance, qui aide les migrants à Cherbourg depuis 2006. Le rehaussement de la clôture lui fait craindre le pire, d’autant qu’elle constate de plus en plus de blessés ces dernières semaines. « On n’est pas à l’abri d’une chute. Et une chute de 4 mètres, ça peut être très grave ».
Trois jours d’hospitalisation après une chute
Dans la nuit du 21 novembre, un Afghan d’une vingtaine d’années est tombé en franchissant la barrière. Il a sans doute perdu l’équilibre après s’être blessé au visage contre les barbelés tranchants. D’après les éléments recueillis par Itinérance, il pleuvait abondamment cette nuit-là et le jeune migrant « a chuté de l’autre côté, sur une flaque d’eau. Il a glissé sur son bras ». Il a passé trois jours à l’hôpital. Depuis l’accident son bras est plâtré et il porte toujours des broches pour fixer les fragments de sa fracture.
Un bénévole qui est passé le voir immédiatement après son hospitalisation décrit l’état du jeune migrant après sa chute : « le nez fracassé, une dizaine de points de sutures sur le visage, dont une balafre de 5 à 6 centimètres de long au niveau de la racine des cheveux ». « La balafre était tellement profonde, relate le bénévole joint par InfoMigrants, qu’il est probable qu’elle ait pu être causée par les ‘lames de rasoirs’ des barbelés ».
Sources :www.infomigrants.net