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À Tunis, la garderie Les Chérubins accueille les enfants de migrants

En Tunisie, la communauté subsaharienne est souvent confrontée à des difficultés économiques. La garderie Les Chérubins, située à Tunis, offre à la communauté la garde des enfants subsahariens à un prix symbolique. Une initiative solidaire mise en place par une femme migrante ivoirienne.REP AFRIK 06/01 TUNISIE Garderie « Les Chérubins » pour enfants subsahariens

De notre correspondante à Tunis,

Derrière une porte sans pancartes, entre des maisons, les voix des enfants de 3 mois à 7 ans résonnent dans la garderie Les Chérubins, située au cœur du quartier populaire de Bhar Lazreg, à Tunis. Isabelle Bessan, Ivoirienne installée en Tunisie, a lancé cette crèche en 2018, au départ dans un garage, puis dans ce local, pour accueillir les enfants de migrants subsahariens du quartier.

« À la crèche, nous accueillons les enfants à partir de deux mois. On apprend à l’enfant à s’asseoir, faire les quatre pattes et les premiers pas pour pouvoir marcher. Et ensuite, à l’âge de deux ans et demi, nous donnons des bases à l’enfant, c’est-à-dire que nous lui apprenons à former les chiffres et les lettres. »

Cet enfant récite une petite histoire inventée sur la thématique de l’intégration, cher à Isabelle pour sensibiliser les enfants face aux risques d’attaques racistes ou discriminatoires. « C’est vrai que ce sont des enfants, mais je me dis que parfois, ils tombent de haut, en entendant le mot « migrant », explique-t-elle. C’est en ce sens-là que j’ai composé ce petit sketch pour leur expliquer ce qu’était un migrant, ce qu’était l’intégration et le pays où ils vivent. »

Une réalité migratoire, qu’Isabelle cache aux enfants lorsqu’elle devient trop dure. Elle confie qu’une dizaine de ceux qui venaient à la crèche ont traversé clandestinement la mer Méditerranée avec leurs parents cette année. Deux d’entre eux sont morts dans un naufrage.

Pour les familles qui restent en Tunisie, le contexte économique et social est de plus en plus difficile à vivre. La communauté compte entre 30 000 et 50 000 personnes. La majorité, sans papiers ni cartes de séjour, travaille comme main-d’œuvre non déclarée et faiblement rémunérée avec un minimum de droits en Tunisie. « Il y a beaucoup de Subsahariens maintenant en Tunisie, et c’est difficile de trouver du travail », confirme Jessica Cohebi, ivoirienne et mère d’un petit garçon qui fréquente la crèche.

Le lieu n’a pas encore de statut juridique clair, donc Isabelle Bessan demande aux parents une somme symbolique pour payer le loyer et les charges. « Sur le plan financier, c’est un grand soulagement parce qu’on ne paye pas grand-chose en fait, on donne juste ce que l’on peut donner, explique Jessica. Et sur le plan social, affectif, il y a un soulagement aussi de savoir qu’ici, l’enfant est un peu en famille. »

La garderie repose beaucoup sur la solidarité des trois femmes qui y travaillent, mais les besoins restent importants. Isabelle lance fréquemment des appels aux dons sur les réseaux sociaux pour des denrées alimentaires et les jouets.

Sources : www.infomigrants.net

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