Les autorités italiennes ont indiqué que quelque 1 500 personnes ont débarqué sur l’île de Lampedusa dans le week-end. Une dizaine d’embarcations sont notamment arrivées dimanche et une cinquantaine de personnes ont été récupérées par les carabiniers sur l’îlot de Lampione, à l’ouest de Lampedusa.
L’île italienne de Lampedusa connaît un nouvel afflux de migrants. Selon les autorités italiennes, quelque 1 500 personnes sont arrivées en fin de semaine, dont 333 au cours de la seule matinée de vendredi.
Dimanche, une dizaine d’arrivées de bateaux ont été enregistrées, rapporte, lundi 8 avril, le journal italien La Stampa : « Quatre en fin de soirée et les autres dans la journée ».
Le quotidien précise que 46 personnes ont notamment été secourues sur l’îlot de Lampione par les garde-côtes et les carabiniers et ramenées à Lampedusa. Les rescapés étaient partis de Sfax en Tunisie et étaient originaires du Bénin, du Cameroun, de Côte d’Ivoire et de Guinée.
De son côté, la police italienne a intercepté 53 personnes sur la plage de Cala Madonna au sud de l’île de Lampedusa. Les exilés étaient originaires d’Égypte, de Syrie et du Bangladesh. Ils étaient partis de Libye.
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En raison des arrivées de ce week-end, l’unique hotspot de Lampedusa s’est vite retrouvé débordé. Des transferts ont déjà eu lieu pour désengorger la structure prévue pour accueillir 400 personnes, mais 661 migrants, dont 160 mineurs non accompagnés, s’y trouvaient toujours dimanche, selon La Stampa. Un nombre susceptible d’évoluer très rapidement alors que les arrivées se poursuivent.
Sauvetages au large de Malte
Trente migrants ont également été secourus par les garde-côtes italiens, samedi 6 avril, au large de Malte et ont été accompagnés jusqu’en Sicile. Le petit bateau sur lequel ils voyageaient dans des conditions précaires avait été signalé par Alarm Phone.
La plateforme de surveillance des embarcations en mer a également indiqué que 22 autres personnes ont été prises en charge par les garde-côtes italiens plusieurs heures après avoir quitté la Libye.
Transferts de migrants
L’île de Lampedusa connaît régulièrement des pics d’arrivées de migrants partis des côtes d’Afrique du Nord. En septembre dernier, jusqu’à 7 000 personnes s’étaient retrouvés dans le hotspot de l’île à la suite d’une vague d’arrivées d’embarcations, parties de Sfax.
Pour désengorger le centre, les autorités italiennes organisent le transfert des exilés sur des navires ou vers d’autres centres d’hébergement en Sicile ou sur le continent. Mais ces transferts prennent du temps et concernent principalement les femmes et les enfants.
En octobre dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait condamné l’Italie à dédommager trois migrants tunisiens arrivés de manière irrégulière sur l’île italienne entre 2017 et 2019. Les trois exilés avaient été placés dans le centre d’accueil de l’île.
Durant leur séjour de plusieurs semaines dans ce centre, ils avaient été « soumis à des traitements inhumains et dégradants », avait estimé la CEDH, qui évoquait l’existence de seulement deux toilettes pour 40 personnes et un manque de place qui obligeait certaines d’entre elles à dormir sur des matelas à l’extérieur.
Pour tenter de mettre fin à ces arrivées, le gouvernement italien de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni a approuvé, le 27 septembre en Conseil des ministres, un décret visant à durcir les conditions d’accueil.
Le gouvernement entend faciliter les renvois d’étrangers, y compris ceux en situation régulière en Italie. Avec ce texte, les personnes « titulaires d’un titre de séjour pour résident de longue durée » peuvent désormais être expulsées, si les autorités estiment qu’elles « représentent une menace de trouble à l’ordre publique ».
Sources: https://www.infomigrants.net/