Dans son dernier rapport paru jeudi, le Conseil grec des réfugiés (GCR) souligne le caractère méthodique et systématique des refoulements de migrants sur le fleuve Evros, à la frontière turque, ou en mer Égée.
Le 12 avril 2022, 37 Syriens, dont 17 mineurs, sont entrés en Grèce depuis la Turquie en traversant le fleuve Evros. Après une journée passée sur un îlot du fleuve, ils ont contacté le Conseil grec pour les réfugiés (GCR) qui a signalé leur besoin d’assistance aux autorités. À partir du 14 avril, l’organisation n’a plus eu de nouvelles du groupe.
Mais, deux semaines plus tard, les demandeurs d’asile ont repris contact avec le GCR. Ils ont alors témoigné avoir été arrêtés par des hommes en uniforme le soir du 14, violentés, agressés sexuellement à l’aide d’objets et humiliés, avant d’être renvoyés en Turquie.
C’est l’une des histoires de refoulement que le Conseil pour les réfugiés révèle dans son dernier rapport, publié jeudi 2 mars 2023. Lefteris Papagiannakis, le directeur du GCR, a répondu aux questions d’InfoMigrants sur cette pratique illégale mais couramment utilisée en Grèce.
IM : Dans ce rapport, vous documentez 11 cas de refoulements de la Grèce vers la Turquie, et deux de la Turquie vers la Grèce. Que nous apprennent ces témoignages ?
Lefteris Papagiannakis : Ces témoignages racontent la façon dont des gens qui sont hors de contrôle pratiquent cette procédure illégale de repousser les gens de la Grèce vers la Turquie, à la frontière terrestre d’Evros principalement. La similarité dans les récits démontre la façon dont cette activité est organisée. On voit que les pushbacks sont organisés, répétitifs et massifs.
Pour nous, ça démontre très clairement qu’il y a quelque chose qui est décidé par une autorité ou par des gens qui fonctionnent en dehors de la procédure nationale et de tout cadre légal. Il est difficilement envisageable que les autorités ne sachent pas ce qu’il se passe à la frontière.
Sources: www.infomigrants.net