France : comment se passe la demande d’asile pour excision ?
Les femmes et jeunes filles menacées d’excision dans leur pays d’origine peuvent demander l’asile en France. Cette procédure spécifique comporte quelques particularités. Un certificat médical est notamment obligatoire pour les mineures. Infomigrants fait le point.
Maryam avait peur de ce qui arriverait à sa fille si elle ne partait pas de chez elle. Cette Ivoirienne, mère de cinq enfants, dont une petite fille, a voulu venir en France pour la protéger de l’excision. Depuis le premier anniversaire de l’enfant, sa belle-famille faisait pression sur Maryam pour qu’elle accepte que sa fille se fasse mutiler. « Quand elle a eu 3 ans, on a dû partir parce que, dans cette famille, c’est l’âge limite pour exciser les filles », raconte la mère de famille.
Comme elle, des milliers de femmes demandent chaque année l’asile en France, pour elles-mêmes ou pour leurs filles, pour se protéger de cette coutume. L’excision, comme toutes les mutilations sexuelles féminines (MSF) ou mutilations génitales féminines (MGF), est considérée en France comme un crime passible de peine de prison. Depuis 2012, le conseil d’État reconnaît en France que les personnes qui fuient l’excision peuvent être protégées au regard des critères de la Convention de Genève de 1951.
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Différents profils
« Le profil majoritaire va être la fillette née dans son pays d’origine, ou dans le parcours d’exil ou en France, qui vient accompagnée de sa mère -excisée ou non – ou de ses deux parents », explique Annalou Kleinschmidt, référente des violences faites aux femmes à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
« On a aussi des profils de femmes qui n’ont pas subi d’excision dans leur pays d’origine et dont le mari, dans le cadre par exemple d’un mariage forcé, va se rendre compte qu’elles ne sont pas excisées et alors la femme va fuir cette mutilation. »
Autre cas de figure : « Des femmes qui ont bénéficié d’une chirurgie réparatrice et qui demandent qu’on réétudie leur demande parce qu’elles craignent d’être réexcisées [si elles sont expulsées vers leur pays d’origine] ». Enfin, l’Ofpra reçoit également des jeunes filles mineures arrivées seules en France après avoir fui leur pays.
Sources : www.infomigrants.net