Dix migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont morts noyés et au moins 20 autres sont portés disparus en mer, ont annoncé mercredi les autorités tunisiennes. L’embarcation partie des côtes tunisiennes tentaient de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée. Ce naufrage intervient moins d’une semaine après la mort 27 personnes dans les mêmes conditions.
À mesure que les tentatives de traversées s’intensifient, les naufrages se succèdent. Les garde-côtes tunisiens ont annoncé, mercredi 12 avril, la mort de 10 migrants et la disparition d’au moins 20 autres dans le naufrage de leur embarcation. Originaires d’Afrique subsaharienne, ils tentaient d’atteindre les côtes européennes depuis les plages tunisiennes.
« Soixante-douze migrants ont été secourus et dix corps ont été repêchés après le naufrage du bateau mardi », au large de Sfax dans le centre-est de la Tunisie, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la garde nationale, Houssem Jebabli.
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Ce dernier a aussi affirmé que la police a déjoué mardi « deux opérations de franchissement illégal des frontières maritimes », celle au large de Sfax et une deuxième dans le nord du pays. Au total, 76 migrants, dont quatre Tunisiens, seulement ont été secourus.
Une centaine de morts depuis début mars
Ce nouveau drame porte le bilan depuis début mars à plus d’une centaine de morts ou disparus dans une série de naufrages survenus près de la Tunisie, selon un décompte de l’AFP.
Le naufrage intervient quelques jours seulement après deux autres accidents au large des côtes tunisiennes. Vendredi 7 et samedi 8 avril, au moins 27 personnes ont péri ou ont disparu en Méditerranée en essayant de rallier l’Europe. Toutes les victimes étaient également originaires d’Afrique subsaharienne.
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Fin mars, les corps de 29 migrants subsahariens ont été repêchés dans les eaux tunisiennes à la suite de trois naufrages distincts.
Les départs en mer depuis la Tunisie ont explosé ces derniers mois. Les autorités tunisiennes ont annoncé avoir intercepté ou secouru en mer plus de 14 000 migrants sur les trois premiers mois de l’année, soit cinq fois plus qu’à la même période en 2022.
La quasi-totalité des interceptions et sauvetages en 2023 ont eu lieu dans les zones de Sfax, la deuxième ville du pays, et vers Mahdia, sur la côte centre-est.
14 000 arrivées en Italie
La Tunisie est considérée comme un pays de transit pour des milliers de migrants, majoritairement subsahariens, qui souhaitent rejoindre l’Europe. Certaines portions du littoral tunisien se trouvent à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa.
Selon le ministère italien de l’Intérieur, plus de 14 000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l’année, contre un peu plus de 5 300 durant la même période l’an dernier, et 4 300 en 2021.
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Cette hausse des arrivées sur le sol italien coïncide avec une augmentation des agressions à l’égard des personnes de couleur en Tunisie. Le 21 février, le président tunisien Kaïs Saïed avait prononcé un discours virulent contre l’immigration clandestine. Le chef de l’État avait affirmé que la présence en Tunisie de « hordes » d’immigrés clandestins venant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.
Sources : https://www.infomigrants.net/