Quatorze exilés érythréens ont été découverts dans la remorque d’un poids lourd à La Ciotat, dans le sud de la France. Parti la veille de Vintimille en Italie, le camion faisait route vers Marseille. C’est la troisième fois, en trois semaines, que des migrants sont arrêtés dans ces circonstances.
Ce sont des bruits dans la remorque qui ont alerté le chauffeur du poids lourd. Dépêchés sur place, une dizaine de fonctionnaires de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) autoroutière découvrent alors, à l’intérieur du véhicule, 14 migrants d’origine érythréenne. Sept se sont déclarés mineurs.
Tous ont été interpellés à 12h30, mardi 5 septembre, « sur l’aire du Liouquet, située sur l’A50 au niveau de la commune de La Ciotat », dans le sud-est de la France, a indiqué BFM Marseille.
Le chauffeur était parti d’Italie et avait fait halte, la veille, dans la ville frontalière de Vintimille. « C’est sûrement lors de cette pause » que les exilés « se sont glissés dans la remorque du 33 tonnes », écrit La Provence.
Les 14 Érythréens ont été remis à la police aux frontières du Canet, à Marseille. Les majeurs devraient pouvoir déposer une demande d’asile. Les mineurs, eux, seront confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui procédera à l’évaluation de leur situation.
Une semaine auparavant, le 29 août, 15 migrants dont 12 mineurs ont été retrouvés à l’arrière d’un poids lourd dans la ville de Carros, près de Nice. Stoppés à quelques kilomètres de la frontière italienne, trois d’entre eux avaient été pris de malaise. Mais aucun des exilés « ne présentant de signe nécessitant un transport à l’hôpital », tous avaient finalement été pris en charge par les gendarmes, avait assuré le maire de Carros Yannick Bernard.
Le 17 août, une interpellation similaire a été effectuée dans les Bouches-du-Rhône, près de Pennes-Mirabeau. Un groupe de 16 migrants avait été découvert dans un camion parti d’Italie. Parmi les occupants, principalement ivoiriens, guinéens, afghans et libériens, 10 étaient âgés d’environ 14 ou 15 ans.
Plus de 400 policiers à la frontière
La répétition de ces interpellations dans le sud de la France, près de la frontière, va de pair avec la hausse des arrivées en Italie par la mer. Depuis le début de l’année 2023, plus de 115 000 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes, contre 61 663 à la même période l’année dernière. Une fois arrivés en Italie, de nombreux migrants continuent leur route plus au nord, en direction de l’Allemagne, de la France, ou du Royaume-Uni.
Mais le passage de la frontière franco-italienne est plus difficile depuis quelques mois, en raison de l’augmentation des forces de l’ordre à cet endroit. En mai, des drones ont été déployés pour surveiller les passages. Un mois plus tôt, la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé le renfort de 150 policiers et gendarmes au même endroit. Cette « border force » – constituée de renforts policiers, militaires et douaniers sur la route, dans les trains et les gares – mobilise selon le Figaro, entre 400 et 450 personnes au quotidien.
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Entre janvier et mi-juin, 13 395 personnes ont ainsi été interpellées à la frontière puis remises aux autorités italiennes, affirmait la préfecture des Alpes-Maritimes auprès de BFM Nice Côte d’Azur. Soit 30 % de plus que l’an dernier sur la même période.
Mais ces chiffres sont à prendre avec précaution, car les migrants retentent généralement la traversée plusieurs fois de suite, et les arrestations sont comptabilisées à chaque passage. Les forces de l’ordre refoulent donc nécessairement à plusieurs reprises les mêmes individus.
Dans un rapport paru début août, les équipes de Médecins sans frontières (MSF) basées à Vintimille alertaient d’ailleurs sur les pratiques de refoulement dans cette zone frontalière entre l’Italie et la France. L’ONG dénonçait des refoulements à caractère « systématique », qui touchent des mineurs non accompagnés, voire séparent des familles.
Sources : https://www.infomigrants.net/