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Route des Canaries : cinq Sénégalais meurent au large de la Mauritanie

Cinq Sénégalais ont péri au large des côtes mauritaniennes, ont indiqué lundi les autorités du pays. Leur pirogue, partie du Sénégal, cherchait à rejoindre l’archipel espagnol des Canaries, distant d’environ 1 500 kilomètres.

Les corps de cinq personnes, toutes originaires du Sénégal, ont été retrouvés au large de la Mauritanie, ont annoncé lundi 25 septembre les autorités du pays. La route migratoire des Canaries, qui passe par la Mauritanie, est toujours très fréquentée. Entre jeudi et dimanche, 540 migrants ont été secourus par la garde maritime du pays. La majorité venaient du Sénégal, mais on comptait aussi quelques Maliens et des Gambiens. Quatre personnes ont dû être hospitalisées.

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Tous les exilés, répartis dans six pirogues, avaient pris la mer entre le 18 et le 22 septembre depuis le Sénégal dans l’espoir d’atteindre les îles des Canaries, distantes d’environ 1 500 kilomètres.

Intensification des départs depuis le Sénégal

Les départs depuis les côtes sénégalaises se sont multipliés ces derniers mois. Les jeunes fuient les difficultés économiques du pays. La crise du Covid, l’inflation et la raréfaction des ressources halieutiques minent la population, qui ne voit d’autres perspectives que l’exil vers l’Europe.

« L’Espagne… On veut tous y aller, avait confié, cet été, à l’AFP Abdou, un Sénégalais d’une vingtaine d’années. Si une pirogue part, je saute tout de suite dedans. Il n’y a pas de travail ici, pas d’argent. L’unique solution, c’est l’Espagne ».

Mais sur cette longue route en plein océan, les courants forts font souvent dériver et chavirer les canots. D’autant que les Sénégalais, qui tentent la route des Canaries, voyagent à bord de pirogues aux moteurs inadaptés à de telles traversées.

Multiplication des naufrages

Et les naufrages dans cette zone maritime se multiplient. Le 14 août, une embarcation a été retrouvée à la dérive à 277 kilomètres de l’île de Sal, près du Cap-Vert, dans l’Atlantique. Partie le 10 juillet de Fass Boye, au Sénégal, avec 101 personnes à son bord, la pirogue s’est perdue en route. Plus de la moitié des occupants ont péri.

Le 12 juillet, au moins huit personnes sont mortes au large de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Et plus tôt ce mois-là, au moins 300 migrants, répartis dans trois embarcations, parties de la petite ville de Kafountine, ont disparu sur la route des Canaries.

>> À (re)lire : Sénégal : malgré les naufrages, les migrants continuent de se rendre aux Canaries

Aucune ONG de sauvetage n’est présente au large des côtes africaines en Atlantique. Au cours du premier semestre de 2023, 778 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre les Canaries d’après l’association Caminando Fronteras.

Pour tenter d’enrayer l’intensification des départs de sa jeunesse, le gouvernement sénégalais a présenté fin juillet un plan de lutte contre l’émigration irrégulière. Celui-ci, d’une durée de 10 ans, doit passer notamment par un renforcement de l’accès à l’éducation et à la formation, un soutien à l’entrepreneuriat pour la création d’emplois, mais aussi par une meilleure gestion des frontières. Baptisé Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI), il prévoit, dans le détail, des mesures de gestion des frontières, de répression contre les convoyeurs, ainsi qu’une assistance au retour et à la réinsertion des migrants. Il n’a, pour l’heure, pas porté ses fruits.

Sources : https://www.infomigrants.net/

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