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Traversées de la Manche : 136 migrants secourus en 48 heures, plus de 1 000 arrivées samedi

Au cours des journées de vendredi et samedi, 136 migrants ont été secourus dans la Manche alors qu’ils tentaient de rallier le Royaume-Uni à bord de petites embarcations. Par ailleurs, plus de 1 000 personnes sont parvenues à atteindre les eaux britanniques entre vendredi et samedi, à bord de sept bateaux.

Cent trente-six migrants ont été secourus vendredi et samedi en essayant de traverser clandestinement la Manche, a annoncé dimanche 22 juin la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar).

Parmi ces personnes, 115 exilés ont été secourus samedi matin après les départs avortés de deux bateaux, l’un parti de Dunkerque (Nord) et l’autre de la baie de Wissant (Pas-de-Calais), selon un communiqué de la Prémar.

Le bateau parti de Dunkerque a été victime d’une avarie moteur. Peu après le départ, l’embarcation s’est disloquée en mer et une partie de ses occupants sont tombés à l’eau. Les navires de secours ont récupéré à leur bord 38 personnes.

Dans le même temps, le bateau parti de la baie de Wissant, « en mauvais état », s’est également disloqué en mer. Cette fois, le remorqueur d’assistance et de sauvetage Abeille Normandie a secouru 77 personnes. Vendredi, la préfecture maritime avait déjà secouru 21 personnes après deux départs de « small boats ».

Plus de 1 000 arrivées samedi

Entre vendredi et samedi, plus de 1 000 personnes sont par ailleurs parvenues à atteindre les eaux britanniques à bord d’embarcations similaires, selon les chiffres officiels britanniques : 437 à bord de sept bateaux vendredi et 583 à bord de huit embarcations samedi. Soit une moyenne de 68 personnes par embarcation.

Depuis le 1er janvier, plus de 18 000 personnes ont traversé la Manche à bord de « small boats », d’après les autorités britanniques, dont plus de 3 500 depuis le 11 juin, à la faveur d’une fenêtre météorologique favorable d’une dizaine de jours.

Ces traversées illégales avaient connu un net rebond en 2024 avec plus de 36 800 migrants arrivés sur le territoire britannique, soit 23 % de plus que l’année précédente qui avait connu une baisse notables des arrivées.

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Les traversées de la Manche ont représenté 84 % des arrivées illégales au Royaume-Uni en 2024 et la plupart des personnes, majoritairement des Afghans, des Syriens, des Iraniens et des Vietnamiens, arrivant par ce biais y demandent l’asile.

Changement de doctrine

En février, Londres et Paris ont prolongé jusqu’en 2027 leur traité contre l’immigration clandestine, par lequel les Britanniques financent une partie des contrôles menés côté français. Pour faire face à cette hausse des départs depuis les côtes françaises, la France envisage de changer de doctrine, ce qui permettrait d’intercepter les migrants en mer. Jusqu’à présent, le droit maritime interdit aux policiers d’interpeller les bateaux déjà en mer.

Actuellement, conformément au droit international de la mer, une fois qu’une embarcation est à l’eau, les autorités françaises n’interviennent qu’en cas de demande d’assistance des passagers.

Mais sous la pression de Londres, Paris envisage donc de modifier les modalités d’intervention des forces de l’ordre afin de pouvoir intercepter, jusqu’à 300 mètres des côtes, les « taxi-boats » qui embarquent des migrants directement dans l’eau.

Traversées mortelles

La hausse des traversées de la Manche entraîne aussi une nette augmentation des naufrages et autres accidents mortels. Depuis le début de l’année, au moins 15 personnes sont mortes lors de ces traversées selon les chiffres officiels.

La traversée de la Manche est particulièrement risquée bien que la distance séparant les côtes britanniques de celles françaises soit courte (environ 30 km). Les risques d’hypothermie à l’approche de l’hiver sont aussi très importants.

« Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour et les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple), c’est donc un secteur particulièrement dangereux, pour des embarcations précaires et surchargées », prévient constamment la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar).

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Le gouvernement travailliste de Keir Starmer, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis comme ses prédécesseurs, de lutter contre les passeurs. Des accords ont été conclus avec d’autres pays, notamment la France, pour renforcer la collaboration contre les réseaux internationaux de trafiquants.

Le 2 juin, un ressortissant Syrien a été condamné par un tribunal de Picardie à un an de prison ferme pour aide à la circulation irrégulière d’un étranger entre la France et le Royaume-Uni

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