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Les premiers renvois de migrants du Royaume-Uni vers la France devraient avoir lieu cette semaine

Les premiers renvois de migrants entre la France et le Royaume-Uni, dans le cadre de l’accord migratoire conclu en juillet sur le principe du « un pour un », auront lieu à compter de cette semaine, a appris l’AFP auprès des autorités françaises. Les exilés devront accepter un « retour volontaire » ou se verront notifier d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Ce ne serait plus qu’une question de jours : en vertu d’un accord entre Paris et Londres, les premiers renvois de migrants du Royaume-Uni vers la France par avion auront lieu « en début de semaine », a appris l’AFP auprès des autorités françaises. Seul l’aéroport parisien de Roissy sera concerné.

Dans l’autre sens, les premiers départs depuis la France auront lieu à compter de « samedi prochain », le 20 septembre, a indiqué à l’AFP le ministère français de l’Intérieur.

Au Royaume-Uni, le Home Office a, lui aussi, affirmé à l’AFP qu’il s’attendait à ce que « les premiers retours aient lieu de façon imminente ». « Protéger les frontières britanniques est notre priorité », a-t-on ajouté de même source.

Selon le ministère français de l’Intérieur, « cela ne concernera pour le moment que quelques individus ». « On pourra interrompre l’accord si on ne s’y retrouve pas », a précisé la même source, en insistant sur « le côté encore très expérimental de cet accord ».

« Retour volontaire » ou OQTF

À leur arrivée en France, les migrants seront placés dans un centre d’hébergement « où ils seront incités à accepter l’aide au retour volontaire » proposée par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), a indiqué à l’AFP Didier Leschi, le directeur général de l’organisme. Ceux qui refusent cette aide et ne relèvent pas de l’asile pourront faire l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire).

Un groupe de migrants s'aventurent dans l'eau depuis la plage sur la plage de Petit-Fort-Philippe à Gravelines, près de Calais, pour atteindre un canot pneumatique et traverser la Manche, le 2 juillet 2025. Crédit : Reuters
Un groupe de migrants s’aventurent dans l’eau depuis la plage sur la plage de Petit-Fort-Philippe à Gravelines, près de Calais, pour atteindre un canot pneumatique et traverser la Manche, le 2 juillet 2025. Crédit : Reuters

L’accord franco-britannique, conclu le 10 juillet, repose sur le principe de « un pour un » : il prévoit le renvoi en France d’un migrant arrivant au Royaume-Uni par « small boat », en échange de quoi Londres s’engage à accepter un migrant se trouvant en France et exprimant sa volonté de demander l’asile.

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Selon le texte, consulté par InfoMigrants, les ressortissants étrangers en France pourront déposer une demande pour le Royaume-Uni à condition d’être originaire d’un pays étranger à l’espace économique européen, être âgé de plus de 18 ans et avoir des documents d’identité récents. Les demandeurs ne doivent pas non plus avoir obtenu la protection internationale auprès d’un autre pays ou une autorisation de séjour en France.

Si le dossier est accepté, le candidat se verra accorder une autorisation d’entrée au Royaume-Uni « pour une période pouvant aller jusqu’à trois mois », peut-on lire dans le document.

« Effet dissuasif sur les traversées » de la Manche

Au moment de sa signature, ce partenariat avait été largement dénoncé par les ONG. Médecins sans frontières (MSF) avait jugé que ce projet n’était « pas seulement absurde », mais « aussi extrêmement dangereux ». Les associations venant en aide aux exilés sur le littoral avaient, elles aussi, condamné le texte. « La France et le Royaume-Uni ont annoncé un accord pour ‘échanger des migrants’. Nous appelons ça de la traite d’êtres humains », avait dénoncé Utopia 56.

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Les acteurs locaux s’étaient également exprimés de manière virulente contre le projet pilote. « Je pense que cet accord va aggraver la situation », avait estimé sur BFMTV Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France. « Tel qu’il est présenté, cet accord est mauvais pour la France et bon pour les Anglais. Eux auront l’immigration choisie et nous l’immigration subie, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».

L’objectif de cet accord pilote « est d’exercer un effet dissuasif sur les traversées, d’une part en ouvrant une voie d’admission légale pour des personnes souhaitant rejoindre le Royaume-Uni, d’autre part en prévoyant la réadmission en France de ceux qui réussissent la traversée », affirme un décret paru le 11 août, qui précise que les deux procédures « sont vouées à s’équilibrer à échéance régulière ».

Manifestations anti-migrants

Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre travailliste Keir Starmer a fait, comme ses prédécesseurs, de la lutte contre l’immigration sa priorité. Mais malgré une kyrielle de mesures ces derniers mois, les traversées de la Manche atteignent des records. Depuis janvier, plus de 30 000 migrants ont atteint les côtes anglaises, un chiffre jamais enregistré à cette période de l’année.

Le chef du gouvernement britannique est également sous pression du parti d’extrême droite Reform UK, mouvement ouvertement anti-immigration, qui caracole en tête des sondages. Depuis le mois de juillet, des manifestations anti-migrants ont lieu régulièrement au Royaume-Uni aux abords des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, exigeant leur départ du pays.

Et samedi 13 septembre, entre 110 000 et 150 000 personnes se sont rassemblées à Londres, à l’appel du militant d’extrême droite britannique Tommy Robinson. Lors de cette manifestation, les revendications étaient hétéroclites, mais portaient prioritairement sur l’immigration. Entre les milliers de drapeaux britanniques et anglais qui ont inondé le centre de la capitale, des dizaines de pancartes réclamaient « la fin des small boats ».

« C’est probablement la plus grande manifestation d’extrême droite jamais organisée au Royaume-Uni », a déploré Joe Mulhall, de l’association Hope not Hate, qui lutte contre la diffusion des idées d’extrême droite, lors d’une interview à la BBC.

Sources: infomigrants

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