L’Union européenne renforce sa coopération avec les pays nord-africains pour tenter de stopper les arrivées de migrants dans les eaux internationales. La semaine dernière, le Commissariat à la coopération internationale et au développement a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 15 millions d’euros pour mieux former les forces de sécurité des pays nord-africains, du Maroc à l’Egypte en passant par la Libye, mais aussi pour les former à de nouvelles techniques dans la lutte contre le trafic d’êtres humains.
Quinze millions d’euros pour « démanteler les réseaux criminels opérants en Afrique du Nord et impliqués dans la contrebande de migrants et le trafic d’êtres humains ». Voilà pour l’intitulé officiel.
Concrètement, l’Union européenne débloque cette enveloppe pour financer plusieurs programmes de formation et d’équipement de différentes forces de sécurité au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye et en Egypte. Des formations en techniques d’investigation pour leurs enquêteurs chargés de traquer les passeurs. Mais aussi pour les garde-frontières, notamment libyens, en contact direct avec les contrebandiers et les personnes qui les payent pour passer discrètement les frontières.
Cette aide vient compléter les aides européennes précédentes, qui font polémique depuis l’annonce de leur existence. La plupart des ONG dénoncent notamment une coopération aveugle avec les forces libyennes, disparates et incontrôlées, responsables notoires d’exactions contre les migrants, sur terre comme en mer.
Mais à Bruxelles, on assure précisément que ces nouveaux programmes visent à répondre à ces inquiétudes et améliorer – et surveiller – la « qualité » (c’est le mot utilisé) des services de police nord-africains.
Les programmes financés par ces 15 millions doivent s’étaler sur deux ans et seront coordonnés par l’agence de lutte contre la drogue et le crime de l’ONU.
Sources : rfi.fr